Plateforme de forage & emplois de maintenance

Impact visuel, fondations et emplois de maintenance

 

I. Une plateforme exploratoire de 50 mètres de haut donne un avant goût de l’impact visuel de 100 éoliennes de 170 mètres de haut accompagnées de la sous-centrale électrique liée.

 

Les jours derniers, chacun a pu découvrir, stationnée au large du Cap Fréhel, la plateforme opérant les carottages nécessaires à la connaissance du sous sol de la zone retenue pour le projet éolien : 50 mètres de haut à comparer aux 170 mètres des éoliennes et à la sous-centrale électrique liée prévues.

 

 

 

Trois réflexions au sujet de la plateforme :

 

– Etude de faisabilité et non pas démarrage des travaux : Les études actuellement menées font partie de la période dite de « levée des risques » qui s’étalera jusqu’en octobre 2013. Elle a pour but de permettre au lauréat de l’appel d’offres, Ailes Marines, de valider son projet et ses propositions (sur la base desquelles il a remporté l’appel d’offres !). En même temps, et ce jusqu’en avril 2014, se déroulera la période des études d’impacts (menées par le lauréat !).

Aujourd’hui, il s’agit d’études et non pas des premiers travaux. Dit autrement, rien n’est encore définitif. Ce projet du Gouvernement, appuyé par le Conseil général peut être remis en cause. Ne serait-ce d’ailleurs que par le lauréat lui-même (coûts, faisabilité..).

Il n’est pas trop tard pour s’opposer à ce qui est toujours un projet.

 

– Détermination du type de fondations (et donc des coûts financiers et de l’impact écologique sous-marin) : « Ailes marines », se basant sur les études géologiques existantes, s’est engagé à réaliser des fondations de type « Jacket ». EDF, qui était son concurrent, plus prudent dans sa démarche, avait réalisé des études préalables montrant un sous-sol plus friable que prévu et a préconisé des fondations « monopieux » (plus coûteuses, plus massives, plus destructrices). La proposition d’EDF n’a pas été retenue. Le type des fondations préconisé a-t-il joué ? Toujours est-il que dans la période actuelle de « levée des risques », les études du sous-sol vont déterminer le type de fondations qui seront réellement installées.

 

– Impact visuel : De nombreux habitants ont pu douter de l’impact visuel des éoliennes. Depuis la semaine passée, chacun peut juger, de jour comme de nuit, de la visibilité d’une plateforme de 50 mètres située dans la zone éolienne. Or, ce sont 100 éoliennes de 170 mètres accompagnées d’une sous-centrale électrique qui sont prévues …. On ne voit pas par quel miracle elles seraient invisibles (la réglementation aérienne et maritime de toute façon obligent à une visibilité). Il suffit d’aller au Cap Fréhel et de regarder Saint Malo (21 km), le clocher qui n’est ni très élevé (72 mètres) ni très large se voit distinctement par temps normal. Ceux qui prétendent que les éoliennes ne se verront pas plus qu’une allumette au bout du bras méconnaissent la réalité ou prennent leurs désirs pour des réalités. Un tel discours est difficilement acceptable venant d’élus.

 

II. De l’emploi local : 140 emplois annoncés contre 21 réels dans une structure identique au Royaume Uni?

 

On a vu fleurir les jours derniers des interventions de maires des communes littorales avançant 140 emplois locaux pour la maintenance dont une trentaine de marins. « C’est 140 familles, plus les emplois indirects », disent certains … Si l’on regarde ce qui se passe au Royaume-Uni, à Thanet par exemple, site comparable de 100 éoliennes*, le nombre des emplois locaux de maintenance créés (personnes vivant sur place) est de 21. (source : Vattenfall exploitant du site de Thanet – RU).

 

Près de 7 emplois de maintenance locale créés en France pour 1 au Royaume-Uni?

 

Il semblerait que l’expérience de ce type de promesses, pourtant connues et maintes fois utilisées par des créateurs ou des repreneurs d’entreprises en difficulté, soucieux d’obtenir des autorisations et subventions, ne serve à rien. Le miroir aux alouettes relayé par les élus locaux continue à fonctionner.

 

Face à ces promesses, nous attendons d’Ailes Marines et de son futur sous-traitant un engagement contractuel précis d’embauches :

– Localement : nombre de bateaux, de marins embauchés à durée indéterminée pour la maintenance.

– Localement : nombre de techniciens locaux embauchés à durée indéterminée.

 

Dans la même veine, où en sommes-nous des 2000 emplois du Grand Ouest dont 1000 pour la Bretagne et dont plusieurs centaines à Brest… ? Force est de constater que le temps passant de nombreuses promesses ne pourront voir le jour car la création d’un outil industriel performant et pérenne nécessite, entre autre, beaucoup de temps et… d’argent. Les grands industriels éoliens européens sont aujourd’hui à la peine et doivent licencier du personnel (voir notre dernier document de synthèse août 2012).

 

 

Gardez les Caps continue à se battre pour que ces projets soient jugés à l’aune de leur profitabilité réelle qu’elle soit en terme énergétique, environnementale et économique, hors d’idéaux et d’intérêts politiques qui ne participent pas à des prises de décision objectives, efficaces et de long terme. Le développement durable doit être basé, comme son nom l’indique, sur des solutions d’avenir. L’éolien n’est pas une solution d’avenir et repose sur du vent.

 

(Vous pouvez vous reportez à notre dernier document de synthèse août 2012 disponible sur ce blog)

 

 

Gardez les Caps

 

 

* 100 éoliennes de 3MW un peu plus proches des côtes mais de technologie un peu plus ancienne que celles prévues en baie de Saint-Brieuc.