Ailes Marines change son projet, le diffère, multipliant des déclarations autoritaires qui masquent beaucoup d’inconnues

Ouest France accorde de larges colonnes à l’interview d’Ailes Marines au Salon Nautic 2014

Quels enseignements tirons-nous de cet article ?

Le report du projet et les modifications, officialisées par Ailes Marines, sont l‘aveu des volte-face techniques et des inconnues sur la faisabilité du projet !
Les descriptions techniques présentées lors du débat public sont devenues obsolètes. Les études d’impacts environnementaux doivent être complétées. Les difficultés d’AREVA (fournisseur des turbines) sont évoquées et des turbines franco-espagnoles sont désormais envisagées. L’opposition de la plupart des associations environnementales est reconnue, celles-ci étant accusées de désinformer et de manipuler la population.
En conclusion, le journaliste interpelle Ailes Marines ; « Inquiétudes du côté d’AREVA, risques de recours, montées des oppositions : cela fait beaucoup d’inconnues ».

Que dire alors de l’affirmation d’Ailes Marines ? « Ce parc se fera, conformément à la volonté exprimée par l’Etat lorsqu’il a lancé l’appel d’offres »

Ailes Marines nie les inconnues et feint d’ignorer que ce projet prévoit une enquête publique et des recours démocratiques.

Nous répondons que Gardez les Caps sera au rendez-vous de l’enquête publique, pour dénoncer le saccage environnemental programmé de la baie de St Brieuc, l’inutilité énergétique de l’éolien industriel en raison de l’intermittence du vent qui rend indispensable son couplage avec une centrale thermique polluante, ainsi que le coût pharaonique de ce projet non rentable que les consommateurs devront payer par la taxe sur leur facture d’électricité (CSPE).

2014 12 09 article OF interview Ailes Marines au salon Nautic 2014

L’absence de dialogue avait également caractérisé la réunion du 20 novembre dernier à Saint-Brieuc (5ème réunion de l’instance de concertation et de suivi de l’éolien en mer).

Au cours de cette réunion, les promoteurs du projet se sont exprimés pendant environ 2 heures, sans présenter de nouveauté par rapport aux modifications déjà connues. A l’issue des exposés, seules les associations environnementales sont intervenues. Nous avons assisté au silence assourdissant des élus locaux, des acteurs économiques et du tourisme présents à cette réunion.

Comme lors des réunions précédentes, cette 5ème réunion de l’instance, dite de concertation et de suivi de l’éolien en mer, s’est réduite à un moment d’information sur l’avancement du projet par les promoteurs et les représentants de l’Etat : l’Etat continue à soutenir le maître d’ouvrage qu’il a choisi, le laisse oeuvrer dans ses arrangements techniques et ses opérations de lobbying. Le maître d’ouvrage agit comme si le projet était déjà adopté, alors que l’enquête publique n’a pas eu lieu, que des inconnues majeures persistent, aussi bien techniques qu’environnementales.

Il faut rappeler que ni l’implantation en plein centre de notre baie emblématique, ni la recherche d’un mix énergétique régional alternatif n’ont été soumis au débat approfondi avec la population. L’Etat semble également aveugle et sourd à l’opposition quasi unanime des associations environnementales indépendantes.

De fait, jusqu’à présent, les décisions prises en vase clos sont imposées, selon un dogme énergétique d’Etat que les élus et les instances économiques officielles paraissent obligés d’accepter.

2014 12 03 compte rendu instance de concertation du 21 novembre 2014