Archives de l’auteur : K

Août 2012 – Ce qu’il faut savoir sur le projet de centrale éolienne en baie de Saint-Brieuc – partie 2

II. Une centrale éolienne en baie de Saint-Brieuc

Les sites retenus pour les futures implantations ont été sélectionnés sur proposition des préfets.
Le choix des exploitants des centrales éoliennes offshore est effectué par l’état par la procédure d’appel d’offres.

– 1er appel d’offres : les candidats ont été choisis en avril 2012 pour les sites suivants :

– Fécamp – 65 km2, pour une puissance potentielle de 498MW
– Courseulles-sur-Mer – 50 km2, pour une puissance potentielle de 450MW
– Saint-Brieuc – 80 km2, pour une puissance potentielle de 500MW
– Saint-Nazaire – 78 km2, pour une puissance potentielle de 480MW

– 2ème appel d’offres : lancement au 2ème semestre 2012. Il reste 4072 MWh à attribuer soit environ 800 éoliennes. (Les 4 premières attributions représentent 1928 MWh).

II.1 Le projet résultant du 1er appel d’offres

– Les acteurs et la technologie : Le consortium « Ailes marines » est le lauréat de l’appel d’offres. Créé pour cet appel d’offres, il est constitué de : Iberdrola (Espagne) à 70% et Eole Res à 30% (filiale de Res Méditerranée elle-même détenue à 100% par le Groupe RES – Royaume-Uni) (1). Les turbines, fabriquées en Allemagne, doivent être fournies par Areva, sa filiale ArevaWind assurera également leur maintenance et le SAV. Technip est chargé de réaliser les études d’ingénierie et d’installer les fondations et les éoliennes. Neoen Marine agit comme cabinet conseil (analyses techniques et environnementales, communication..).
– 100 éoliennes de 5MW (Areva M5000 Classe S) : soit des machines hautes de 170 mètres au dessus du niveau de la mer — un repère : la flèche du Mont Saint Michel culmine à 153 mètres- d’un diamètre de 135m, pesant plus de 1.200 tonnes chacune (2).
– Des fondations de type « jaket » : structures métalliques (25x25m haute de 60/70 mètres, 700 Tonnes chacune) fixées par des ancrages en béton (pieux) (3).
– Surface 80 Km2. Une implantation couvrant 80km2 (8 lignes d’éoliennes espacées d’1km), sur des fonds de 34 mètres en moyenne, dans un secteur écologiquement riche (frayères, coquilles Saint Jacques …), à proximité de 2 zones Natura 2000. Rappelons que la zone initialement réservée est de 180Km2 ce qui permettrait l’implantation de 100 nouvelles éoliennes au moins. La baie de Saint-Brieuc sera-t-elle concernée par le second appel d’offres ? Ce sera d’autant plus tentant si personne ne bouge.
– Création d’une sous-station électrique en mer : (pas d‘informations précises sur son ampleur).
– Un maillage de câbles sous-marins entre les éoliennes et vers la sous-station + la liaison vers l’atterrage. 150 km de câbles au minimum
– Lieux d’atterrage : 3 lieux sont aujourd’hui envisagés : Saint Quai Portrieux à l’Ouest, Plérin au Centre, Erquy à l’Est (source : RTE – 12.07.12).
– 3 à 5 ans de travaux en mer (voir calendrier ci-dessous)
– Distance de la côte et visibilité : implantation à partir de 17 km des côtes.(Voir carte et simulations pages suivantes).
– 2 milliards d’euros d’investissement direct (auquel il faut ajouter mise à niveau des réseaux électriques de raccordement + aménagement des ports pour assemblage + …)

(1) Eole Res était en perte en 2009 et 2011, Res Méditerranée a affiché des pertes en 2008, 2009 et 2010. Retour au bénéfice en 2011. IBERDROLA est le premier groupe énergétique en Espagne et le plus gros producteur d’énergie nucléaire. Il interviendra par le biais de sa filiale Iberdrola Renovables France SAS (pas ou peu d’informations).
(2) Nacelle + Rotor 349 T + Mat (7 tronçons x 94 T) 658 T + Fondation 170 T
(3) Les fondations prévues par le projet « Ailes marines »sont de type « jaket ». Mais, après étude pour ses propres projets, EDF- EN a découvert que les sols sont beaucoup friables que prévu. Les options de fondations monopiles ou gravitaires, écologiquement plus destructrices, restent donc ouvertes. Le choix sera fait à l’issue de la « période de levée des risques » (voir ci-dessous) qui permet aux opérateurs de valider les données techniques retenues dans leur réponse à l’appel d’offres.

– Production potentielle: 500MW ; production réelle : environ 140MW, (une éolienne en mer ne produit qu’à environ 26/28% de son potentiel) soit une production réelle annuelle de 1.182 GWh, correspondant à 0,21% de la consommation française d’électricité à l’horizon 2020 (0,23% de la consommation 2011). En théorie (1), ceci correspond au maximum à la consommation électrique de 215.000 ménages (2).

– Calendrier :

A noter :
(*) La période de levée des risques a pour objet de valider les propositions de l’appel d’offres. Pendant cette période, certaines propositions peuvent être modifiées, c’est le cas notamment du type des fondations qui a de fortes chances d’être remis en cause.
(**) Les études d’impacts seront réalisées à postériori après la confirmation du lauréat et financées par lui !!!!! . Remarquons également que durant les phases de construction et d’exploitation ce même lauréat/exploitant s’autocontrôle.
(***) La durée des travaux : 3 ans avant un début de production, près de 5 ans pour une production complète.

II.2 Les enjeux locaux : ce que la centrale électrique éolienne remet en cause

II.2.1 – Les enjeux environnementaux : écologie, paysages et culture.

Un environnement écologique remarquable : la baie de Saint-Brieuc est la cinquième baie au monde pour l’amplitude des marées qui, des zones profondes jusqu’au littoral, alimentent une mosaïque d’écosystèmes, créant un ensemble cohérent, sans discontinuité.

Une vie sous-marine riche et multiple :

> Dans des habitats naturels diversifiés, de nombreuses espèces de poissons (grondin, lotte, lieu jaune, raie, Saint-pierre, maquereaux, bars…), de crustacés (homards, araignées, crevettes…) sans oublier des groupes plus inhabituels : grands dauphins & dauphins communs (Cap Fréhel et le long des côtes du Goélo), marsouins et phoques gris
> Et aussi des gisements naturels de coquillages: coquilles Saint-Jacques (150.000 hectares gisement le plus productif au niveau national), palourdes, praires, amandes, huîtres, moules, coques…

Une grande diversité d’oiseaux sédentaires et migrateurs :
La liste des espèces serait longue mais 3 zones : A l’Est, Hébihens et l’îlot de la Colombière, Cap Fréhel & l’îlot du Verdelet à Pléneuf-Val-André, Fond de la baie de Saint-Brieuc (réserve naturelle nationale) et baie de la Fresnaye à l’Ouest, offrent une variété d’habitat et accueillent des espèces différentes et nombreuses.

Des paysages naturels et culturels exceptionnels : la côte, tantôt escarpée, coupée d’anses multiples, tantôt bordée de longue plages ouvertes, donne un paysage qui, varié dans sa continuité, ne cesse de bouger au rythme des marées. Parmi les plus remarquables qui seront défigurés par la vue sur les éoliennes citons entre autres :

> Les sites naturels du cap Fréhel, du cap d’Erquy, l’ensemble de la côte de Plouha à Plouézec, Bréhat.
> Les ports de pêche devenus stations balnéaires à l’architecture « typique » : Erquy, Dahouet, Val André, Binic, Saint Quay… jusqu’à Bréhat et, hors de la baie de Saint-Brieuc, mais que l’on ne peut dissocier par l’histoire, la continuité et la complémentarité des paysages et de la culture : Lancieux, Saint Briac, Saint Lunaire, Dinard, Saint Malo.
> Les monuments historiques littoraux : Fort La Latte, Phare du cap Fréhel, Abbaye de Beauport et bien entendu les « maisons de villégiature balnéaire de Dinard, Saint Malo intra-muros et ses ouvrages de défense (dont le fort La Latte déjà cité).

(1) En théorie car les heures de production ne correspondent pas obligatoirement à la demande (production nocturne).

(2) Consommation d’électricité par habitant : 2,4 MWh en 2008 (source SOeS bulletin avril 2010), estimée à 2,5MW/h en 2010. Nombre de personnes par ménage 2,2 personnes (source Insee estimation 2010/2014) soit 5,5 MWh par ménage. La production permet donc de répondre en théorie à la consommation de 215.000 ménages (1.182.000/5,5).

L’implantation de la centrale éolienne et zones protégées en baie de Saint-Brieuc

Zone résevée et projet d’implantation des éoliennes offshore
Un espace que le législateur a déjà reconnu et voulu préserver à divers titres

> Les zones Natura 2000 : Zones de protection spéciale, zones spéciales de conservation, sites d’importance communautaire.
> Les sites du Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres.
> La réserve naturelle nationale de la baie de Saint-Brieuc : 4ème des réserves naturelles atlantiques et la première de Bretagne par sa taille.
> Les sites classés et les sites inscrits au titre des sites naturels possédant un intérêt « paysager, artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque exceptionnel » : Cap Fréhel, Erquy, côte de Plouha à Plouézec, Bréhat.
> Les monuments historiques littoraux : Fort La Latte, Abbaye de Beauport dont le périmètre protégé (500 mètres) est totalement inadapté quand il s’agit d’une vue non limitée (voir à ce propos la position de l’UNESCO sur le projet des éoliennes proches du mont Saint-Michel).
> La loi Littoralqui protège le patrimoine et les paysages en limitant la spéculation immobilière et l’urbanisation non contrôlée.
> Le projet de parc naturel marin du « golfe normand-breton » à l’étude de Batz au cap de la Hague.
> Le Réseau des grands sites de France : label de préservation du paysage et de “l’esprit des lieux”, qualité de l’accueil du public. Le Cap Fréhel et le Cap d’Erquy, l’abbaye de Beauport, sont membres et engagés dans une démarche de labellisation.

II.2.2 Les enjeux économiques et l’emploi – Une économie très dépendante de ses richesses naturelles et culturelles.

> Pêche : 115 millions d’euros de chiffre d’affaires ; 1050 emplois (780 emplois à la pêche ; 65 emplois dans les criées ; 206 salariés dans les entreprises de mareyage et de transformation). Erquy 4ème port de pêche en France, Saint-Quay-Portrieux le 10ème par la valeur des prises vendues en criée.
Agrandissement de la criée d’Erquy en 2000 ; Modernisation de la criée de Saint-Quay-Portrieux en 2006; agrandissement du port d’Erquy inauguré le 9 avril 2011.
> Conchyliculture : 20 millions d’euros de chiffre d’affaires, 600 emplois. Activité liée à la qualité biologique des eaux. La culture sur filières en mer est la seule perspective d’augmentation de la production.
> Plaisance : 52 millions d’euros de chiffre d’affaires; 400 emplois directs, 125 entreprises de production et de services (construction, réparation, manutention, entretien…). 32 000 bateaux immatriculés avec une progression annuelle de 400 unités, 14.800 places d’accueil (ports et mouillages) 2000 à 3000 unités en attente.
Port en eaux profondes de Saint-Cast (créé en juillet 2009), projets à Lézardrieux, Dahouet, Légué, Paimpol & projets de mouillages à sec à Lannion, Tréguier, Lézardrieux, Pléneuf-Val-André.
> Tourisme : concentration sur le littoral : 760 millions d’euros, 15.000 emplois directs et indirects, sans doute plus de 20.000 avec le bâtiment. 2,5 millions de touristes (14ème département français) et 24% des nuitées touristiques de la Bretagne.
> Habitat : Les communes littorales sont les plus peuplées du département (essentiellement des maisons individuelles), ce sont celles où la demande foncière est aussi la plus forte. Les résidences secondaires y sont également concentrées (47.645 résidences secondaires en 2007), représentant 247.350 lits (soit 60% de la totalité de la capacité de l’hébergement touristique) et en progression régulière de 6,67% depuis 2002.

II.3. Les impacts et les conséquences de l’implantation de la centrale (100 éoliennes).

II.3.1- Impacts sur l’écologie

Que l’on soit favorable ou opposé à l’installation de centrales électriques éoliennes en mer, reconnaissons qu’aujourd’hui personne ne dispose d’éléments, ni du recul dans le temps nécessaire pour mesurer les conséquences réelles de l’implantation de 100 éoliennes de 5MW.
Dans les faits, les conséquences écologiques ne sont pas que locales. En effet, nous ne sommes pas confrontés à la seule centrale éolienne de la baie de Saint-Brieuc, mais à un ensemble qui, peu à peu, ceinture la Manche tant du côté français qu’anglais. Toute étude d’impact scientifique devrait prendre en compte ce fait, ainsi que la durée des travaux tant localement que dans les autres lieux concernés.
Etude publiée dans le « Journal of Applied Ecology » : L’auteur, Andrew Gill, de l’université de Cranfield (Royaume-Uni), a constaté que, malgré le grand intérêt que les milieux universitaires portent à l’énergie renouvelable offshore, rares sont les études incluant l’examen des impacts environnementaux, qu’ils soient positifs ou négatifs. « Moins d’un pour cent de ces articles prennent en compte les risques environnementaux potentiels liés à l’exploitation de l’énergie renouvelable et aucun n’était consacré spécifiquement à l’écologie côtière ».

> Impacts sur les fonds marins et les écosystèmes

– Travaux de mise en place = 5 années (pour le premier appel d’offres).
– Déplacement de tonnes de sable, de graviers et de roches, implantation de tonnes de béton et d’acier dans l’option la plus favorable de fondations de type « jaket », ce qui n’est pas acquis.
– Déploiement de kilomètres de câbles électriques.
– Modifications de la structure, de la nature et de la disposition des substrats meubles, modifiant les écosystèmes, détruisent l’habitat des espèces endogènes et attirant des espèces jusqu’alors inconnues.

> Impacts sur l’ornithologie

– Fragmentation des habitats, réduction des territoires.
– Modification du comportement, collision.

> Impacts sur les mammifères marins et les poissons :

– Ondes sonores sur les eaux par la rotation des turbines, et sous l’eau par la vibration des mats et des fondations. Ondes électromagnétiques propagées par les câbles vers la terre.
– Ondes détectées par les marsouins et les phoques à des distances allant jusqu’à 80km. Cabillaud, harengs, limandes et saumons sont également sensibles aux ondes sonores.
– Dans un périmètre proche : abandon d’habitat, stress, brouillage de la communication entre membres d’une même communauté.

Les travaux terminés, la zone restera perturbée (bruits, vibrations, ondes, lumières..).

II.3.2- Impacts sur l’économie et l’emploi

> L’éolien permettra-t-il l’autonomie énergétique de la Bretagne ?
Certains pensent que la centrale éolienne permettra (quand il y a du vent !) de régler le problème d’approvisionnement dont souffre la Bretagne du fait de sa situation géographique.
L’argument ne tient pas : par nature, toute production électrique industrielle est raccordée au réseau national et international, ce qui est encore plus nécessaire s’agissant d’éolien à la production intermittente.
« Un des arguments souvent mis en avant par les promoteurs de l’éolien est de dire qu’il s’agit d’un mode de production « décentralisé ». Cet argument est hélas doublement inexact : – une éolienne produit du courant en moyenne tension (20 kV), qui est ensuite monté en tension pour être injecté dans le réseau de transport (qui va de 90 kV à 400 kV). De ce fait il n’y a pas de correspondance entre le lieu de production et le lieu de consommation, l’éolien alimentant, comme tous les autres modes de production électrique (sauf le photovoltaïque intégré au bâti), un réseau « global », et heureusement.., sinon le système électrique, incapable de faire consommer localement l’électricité éolienne produite quand le vent souffle fort, serait par terre à chaque dépression ! – dans la mesure où une puissance installée significative en éolien suppose l’existence d’un réseau et d’autres moyens de production « ailleurs » qui permettront de gérer la forte variabilité de l’éolien, ce caractère local devient inexistant : quand l’éolienne est bien locale mais que l’ensemble ne peut fonctionner que grâce à un réseau national voire international, on ne voit pas bien où est le coté « autonomie » qui est sous-jacent à l’adjectif « local ». Il n’y a pas de correspondance entre le lieu de production et le lieu d’utilisation. (J.M Jancovici (1) :Combien d’éoliennes faudrait-il installer en France pour produire la totalité du courant consommé ? site manicore.com)

> Combien d’emplois ? Beaucoup de promesses
On a parlé de « 2000 emplois essentiellement dans le grand ouest, dont un potentiel d’environ 1.000 pour la Bretagne, et de 140 emplois directs en baie de Saint-Brieuc dont une trentaine de marins pour assurer la maintenance » (source Ailes Marines 12 juillet 2012). Force est de constater que, pour l’instant, nous en sommes toujours au stade des promesses qui s’amenuisent et pour certaines s’étiolent au fil du temps (les délais de mise en place d’infrastructures idoines laissent à penser que de nombreuses promesses ne pourront être tenues).

– Concernant Areva qui devait construire de toute pièce une usine au Havre pour produire les éoliennes briochines et y embaucher 700 personnes (source Le Télégramme du 12.07.2012), il est aujourd’hui officiel que la fabrication s’effectuera à Bremerhaven (Allemagne).
Eole Res dans la présentation de son projet en baie de Saint- Brieuc (diapositives 4 juin 2012) parle « du souhait d’Areva Wind de dupliquer en France, en fonction de l’étendue du marché (en France), le modèle de revitalisation de la zone économique de Bremerhaven (Allemagne) » auquel elle a participé. Voilà qui est précis !
– A Brest qui, avec quelques centaines d’emplois à la clé, devrait assurer la construction, l’assemblage et le stockage des fondations, rien n’est joué. Tout d’abord, le type de fondation, « jakets » ou autres n’est pas définitivement fixé, mais surtout l’emploi repose essentiellement sur l’exportation de ces fondations. Or, Brest est bien éloigné des futurs projets d’éoliennes en mer et les pays concernés vont, comme nous le faisons naturellement en France, favoriser leurs industries locales.
Ouest France constatait dans un article du 1er Juin 2012: « Brest en est encore à la phase de séduction. Pas ou peu d’emplois industriels à l’horizon. . Brest pourrait n’avoir que du stockage et du pré assemblage soit quelques dizaines d’emplois pendant 2 ans ».

> En baie de Saint-Brieuc : peu ou pas de créations d’emplois (directs et indirects).

– La maintenance en baie de Saint-Brieuc : dans le cas de turbines de haute technologie, le diagnostique, et pour partie la maintenance, sont assurés par télétransmission. L’intervention des spécialistes est affaire de techniciens habitant hors zone. Reste la maintenance de base et la surveillance locale. Qu’en est-il concrètement ? Le travail de « technicien de maintenance en éolienne » est voué à une « vérification » peu qualifiée des machines (source : fmpcisme.org). La promesse de la « trentaine de marins pour assurer la maintenance » semble également bien approximative. L’annonce de « 140 emplois directs en baie de Saint-Brieuc » pour assurer la maintenance soit 1,4 personne par éolienne ne semble pas réaliste.
– Les emplois temporaires liés à l’installation dans la baie : En fait les différents travaux vont s’effectuer par campagne – séquence de 3 mois (Source : présentation Eole Res du 4 juin 2012) menées par des intervenants différents. Technip prévoit 300 emplois pour l’ingénierie et l’installation en mer des câbles, des fondations et des éoliennes. Emplois à durée déterminée ? Quelle proportion de locaux ? Par ailleurs, une grande partie des équipes formée au travail en mer ne résidera pas sur place. Qu’en attendre ? Quelques hôtels et restaurants en profiteront mais le flou demeure.
– L’impact touristique d’une centrale électrique éolienne. L’attrait touristique des 100 éoliennes est souvent invoqué. De deux choses l’une : soit les 100 éoliennes ne seront pas visibles auquel cas elles n’auront aucun attrait sauf auprès des passionnés qui voudront prendre la mer pour aller les voir de près, soit elles seront bien visibles et alors elles repousseront ceux qui viennent dans la baie pour profiter des paysages et d’un cadre de vie naturel. En tout état de cause les sites offshore seront nombreux à terme; nulle utilité d’aller spécialement à Saint-Brieuc pour en voir.

> La destruction d’emplois existants est plus à craindre

– Pêche : limitation des zones de pêche + perturbations des écosystèmes = moins de navires, moins de pêcheurs, mareyages et autres activités.
– Conchyliculture : déplacement des substrats sous-marins durant les travaux affectant la qualité des eaux = moindre productivité.
– Plaisance : zone de navigation réduite et donc moins d’attractivité, moins d’emplois.
– Port de commerce : Les 180 Km2 réservés à la centrale éolienne se trouve au centre des deux chenaux d’approche conduisant aux ports de Saint Malo et du Légué apportant une contrainte importante à la navigation. Rappelons que Le Légué est le principal port de commerce des Côtes d’Armor, un important port de plaisance (250 anneaux, 150 places à terre) et l’un des sites de réparation navale les plus importants de Bretagne Nord attirant de nombreux professionnels de la Manche, des îles anglo-normandes et même du sud de l’Angleterre. L’importance de ce port a été reconnue par le conseil général qui, en 2006, a soutenu les investissements dans Le Carré Rosengart pour conserver le patrimoine industriel du port et permettre l’installation d’activités économiques en lien avec le nautisme.
– Tourisme : Rappelons que les côtes d’Armor accueillent un tourisme familial et un tourisme « vert », pour partie constitué de randonneurs attirés par le sentier littoral, attaché à la beauté et à l’authenticité de nos côtes. Au total des amoureux de la nature, d’un cadre de vie simple et calme, non pollué par des installations industrielles. Les éoliennes ne devraient pas être un facteur de développement de la clientèle et donc du chiffre d’affaires induit.
– Bâtiment : moins d’attrait = moins de construction et d’aménagement = moins d’emplois.

> Dévalorisation de l’immobilier
Le seul impact visuel ne peut que dévaloriser les immeubles avec « vue sur éoliennes ». Sans qu’il soit possible d’avancer un chiffre exact, des exemples montrent une dévalorisation de 10% à 20% des biens.

> Mais, une « Taxe » de compensation : en fait l’équivalent d’une taxe foncière payée par l’exploitant à l’Etat qui le reverse (moins impôts) aux parties prenantes.
Compte tenu de la nuisance reconnue par l’état, la taxe de compensation de l’éolien offshore est le double de celle des éoliennes terrestres : 13.137€ contre 7.000€ par MW installés. Soit environ 6.000.000 euros annuels (après taxes perçues par l’état) pour la baie de Saint- Brieuc. Cette somme sera pour moitié répartie par le Préfet entre les communes selon une grille prenant en compte le nombre d’habitants et la visibilité sur la centrale, et pour l’autre moitié par le Conseil Général dans le cadre d’un fonds départemental pour les activités de pêche et de plaisance (la répartition et l’utilisation concrète est laissée à la liberté du Conseil Général).
Par ailleurs, certains intervenants locaux négocient également directement avec le Lauréat exploitant des indemnités ou compensations.

II.3.3 – Impact paysager : destruction des paysages exceptionnels jusqu’à présent préservés, qui constituent le cadre de vie des habitants et le principal attrait touristique

Pour mémoire : la sécurité (mer & air) impose que les éoliennes soient visibles de jour comme de nuit (lumières clignotantes toute les secondes et demi).

La plupart des riverains pensent qu’ils ne verront pas les éoliennes. En effet la Baie de Saint-Brieuc est vaste et la dénomination du projet suffisamment large pour que personne ne se sente réellement concerné au premier chef. Les riverains ne réalisent pas non plus l’ampleur du projet ainsi que l’envergure des éoliennes.

Pourtant, chacun peut constater de lui-même la visibilité en mer. Deux exemples : du cap Fréhel, par temps moyen (donc sans visibilité particulière), on voit très bien à l’œil nu le clocher de Saint-Malo qui culmine à 72 mètres et est situé à 21Km. De la même façon, la lumière du phare du cap Fréhel dont la lanterne domine à 103 mètres porte à plus de 100Km.

Simulations/photomontages selon quelques distances par rapport aux éoliennes

cap-erquy
17 Km : Vue du Cap d’Erquy

cap-frehel
17 Km : Vue du Cap Fréhel – Pointe du Jas

sable-or
19 Km – Vue des Sables d’Or

baie-fresnaye

21 Km – Vue de la baie de La Fresnaye, photo prise de bateau à la pointe de Saint-Cast

val-andre
24 Km – Vue du Val André prise de la plage côté ouest

lancieux
31 Km – Vue de Lancieux – Rues des Pêcheries

saint-briac
31 Km – Vue de Saint-Briac – Balcon d’Emeraude

Lire la conclusion
Avril 2012 à Octobre 2013 Période dite de « levée des risques » (*) & confirmation des lauréats Avril 2012 à Avril 2014
Etudes d’impacts (**) Avril 2015 Début des travaux (***) 2018 Début de production partie

Aout 2012 – Ce qu’il faut savoir sur le projet de centrale éolienne en baie de Saint-Brieuc – conclusion

Conclusion générale

Un objectif européen réaliste ?

Le projet d’implantation de 100 éoliennes en baie de Saint-Brieuc, fortement soutenu par le conseil régional et le conseil général, s’inscrit dans le cadre du Grenelle de l’environnement, lui même soumis aux objectifs européens de développement des énergies renouvelables. Une Europe vertueuse, créatrice de normes et d’objectifs, oublieuse, souvent, des réalités industrielles et économiques internationales et locales. Si les intentions ne sont pas critiquables, elles posent au moins 3 questions majeures:

– L’efficacité énergétique de l’éolien,

– Les coûts induits imposés à l’économie des pays de l’Union Européenne et leurs implications.

– L’évaluation de l’impact de la politique européenne et des efforts consentis sur la santé de la Planète (alors que le reste du Monde, soit 6,5 Milliards d’individus, garde comme principal souci le développement économique.). Comment l’Europe peut-elle influer sur la politique des autres acteurs mondiaux et leur imposer un minimum de normes environnementales ?

Enfin, les objectifs européens ont été fixés par touches successives entre 2001 et 2007 dans une situation économique qui a, malheureusement, beaucoup changé. On peut se demander si les Etats ont encore et auront les moyens de les mettre en œuvre.

Un choix énergétique efficace ?

Alors que la consommation électrique a été moindre en 2011 du fait des conditions climatiques, RTE annonce dans son rapport 2011 : « Le solde exportateur français des échanges (d’énergie électrique) a quasiment doublé par rapport à 2009 et 2010. …Le niveau atteint reflète une meilleure disponibilité de l’offre de production nucléaire en France et la compétitivité de l’électricité produite en France par rapport à celle des pays voisins. … ».

Nous avons presque doublé nos exportations (Allemagne, Suisse, Espagne, Italie, Grande Bretagne) que ce soit dans le cadre des accords contractuels d’import/export que nous avons avec les pays Européens (+ 89%) ou dans le cadre des échanges quotidiens (infra-journaliers) à la demande (le volume des transactions infra-journalières augmente de 42 %). Les pays éoliens et en particulier l’Allemagne compteraient-il sur le nucléaire français ? La directive européenne prévoit 23% de notre consommation électrique par ENR mais quid de notre production… !!

Bien que la CEE ne préconise pas l’éolien en particulier mais les ENR en général, l’éolien est retenu car il présente la particularité, par rapport à ses consœurs, d’être défendu par une industrie puissante et organisée et de bénéficier d’une bonne image auprès de l’opinion publique : l’éolien « parle » mieux que la biomasse.

Malheureusement l’éolien à la différence des autres (sauf le solaire dans une moindre mesure) pâtit d’un énorme défaut : l’intermittence non planifiable.

A l’arrivée, lorsque les mesures du Grenelle de l’environnement auront été mises en œuvre, plus de 11.000 nouvelles éoliennes à terre et en mer auront été plantées dans le paysage français pour obtenir l’équivalent (dans l’absolu) de 9 % de la production électrique nationale. Des centrales thermiques (gaz et/ou charbon) auront été construites, à capacité à peu près égale (soit un double investissement) pour réguler les sautes d’humeur du vent et/ou son sommeil.

Un bon choix d’implantation géographique ?

De Calais à Saint Nazaire, les 5 zones d’éolien offshore déjà définies sont situées dans un espace soumis à peu près aux mêmes conditions météorologiques. Nous avons vu que le vent souffle d’une façon étrangement proche dans toute l’Europe, c’est évidemment encore plus vrai dans un périmètre restreint : quand il n’y a pas de vent à Calais, il n’y en a pas beaucoup plus à Saint-Nazaire (en tout cas pas d’une façon significative). De l’autre côté de la Manche, les installations anglaises, soumises aux mêmes conditions, mettent l’interconnexion des productions éoliennes à mal. Seul recours : la production thermique.

Outre les questions de pertinence de la réglementation européenne, du choix national de l’éolien, de son efficacité et de son coût, celle de l’impact écologique régional au sens large est essentielle.

L’éolien offshore ceinture, peu à peu, la Manche. Y installer 500, 1000, 1500 éoliennes ou plus, sans avoir le recul nécessaire pour mesurer les impacts demeure un pari dangereux, une menace à terme pour l’équilibre de ce bras de mer, sans même considérer les problèmes liés à la navigation et à la vie locale.

Le choix d’implantation des préfets, dont la baie de Saint Brieuc, choix que nous critiquons, a été conduit par des préoccupations de convenances techniques : profondeurs des fonds (pour les fondations des éoliennes), distance à la côte (pour les raccordements) … Aucune étude d’impacts préalable, aucune consultation du public, aucune interrogations sur les conséquences locales ne sont intervenues.

L’indépendance énergétique de la Bretagne ?

L’argument, souvent mis en avant, de l’indépendance énergétique de la Bretagne, est un leurre. Il est l’exemple type de la désinformation et du faux argument (voir §II.3.3 Page 15). Par nature, les réseaux électriques sont interconnectés : impossible de retenir l’électricité produite localement; l’utilisateur consomme ce qui est disponible. Que l’alimentation en électricité de la Bretagne soit déficiente, cela a été montré, mais en aucun cas le fait de produire sur place ne remplacera l’installation d’un réseau d’alimentation adapté aux besoins.

Une chance pour les côtes d’Armor et la baie de Saint-Brieuc ?

Le résumé du projet en baie de Saint-Brieuc, développé dans ce document, est le suivant :

– Installation, durant 5 ans de 100 éoliennes de 170 mètres de hauteur sur 80km2, impliquant la modification des écosystèmes et la destruction des zones de frayères. Une implantation entre deux espaces Natura 2000 choisis pour leur richesse et que l’on ne peut, d’un point de vue écologique, dissocier.

– Menace pour les activités majeures de la baie : pêche, tourisme, plaisance, sans contrepartie de création d’emplois.

– Remise en cause des investissements réalisés depuis 20 ans pour aménager (ports, routes, campings) et préserver le littoral.

– Destruction du patrimoine culturel (et du patrimoine naturel) qui constitue notre identité et notre principal atout.

Peut-on parler d’une chance quand il s’agit d’une amputation ? A qui profite ce projet ? Aux habitants riverains ? Aux activités locales ? Ils ont plus à perdre qu’à gagner

Alors ! Que préconisez-vous, allez-vous nous demander ?

Première réflexion : l’éolien restera de par sa nature une source d’énergie marginale et sa présence (ou son absence) ne règle pas, loin s’en faut, les problèmes posés par les enjeux énergétiques et le réchauffement de la Planète. Ne nous trompons pas de débat.

Deuxième réflexion : nous avons vu que le médicament n’est pas efficace. Ce n’est pas parce que le remède contre la maladie n’a pas encore été mis au point qu’il faut imposer, à grands frais et à l’ensemble de la population française, d’ingurgiter une posologie inadaptée, aux effets indésirables manifestes, et dont on ne connaît pas les conséquences à terme.

Un effet placebo ? Il y a là sans conteste un élément de réflexion pour tous.

« Une erreur ne devient pas une vérité, parce que tout le monde y croit »a écrit Raymond Aron. Concernant la croyance, et la volonté de vouloir croire ou faire croire, un petit exemple parmi d’autres : RTE annonce dans son rapport 2011 : « Pour la première fois cette année, la production éolienne a couvert plus de 10 % de la consommation française». Bigre ! Regardons de plus près : « Elle a atteint 10% le dimanche 17 juillet 2011 pendant 1h30 aux alentours de 15h30.» Sic !!! La méthode Coué. L’histoire ne dit pas d’ailleurs si cette énergie a été utilisée.

Dans la technologie actuelle, l’éolien, même associé à d’autres ENR dans un « mix-énergétique », ne peut remplacer le gaz et le charbon et ne supprimera pas le nucléaire en tout cas en France (a fortiori si le reste de l’Europe en a besoin) mais il va par contre participer à ralentir sa sécurisation faute de moyens financiers.

Un peu de bon sens dicterait d’investir dans des ressources fiables, c’est-à-dire dont le flux est régulier ou en tout cas prévisible, voir « régulable ». Il s’agit entre autres des courants marins, de la géothermie, mais aussi de la biomasse et à la marge, car déjà exploitée, de l’énergie hydraulique … Il y a aussi le stockage de l’électricité, problème majeur non résolu. En exemple d’une technologie récente, les hydroliennes basées sur la force des courants. Elles ont été récemment testées au large de Bréhat ; les premiers résultats semblent prometteurs et nous bénéficions d’une certaine avance technologique.

L’argent dépensé dans l’éolien ne profitera pas à la recherche et au développement de ces filières plus efficaces et profitables d’une façon générale et plus particulièrement à l’industrie française et donc à l’emploi.

Autre voie de bon sens, du reste préconisée par l’Union Européenne, le Grenelle de l’environnement et le pacte énergétique breton : la réduction de la consommation par la chasse au gaspillage. Concernant l’électricité : pertes d’énergie sur les réseaux (de l’ordre de 2,5%), consommations non justifiées, notamment par l’éclairage en milieu urbain, mauvaise isolation de l’habitat et des équipements. Ne peut-on développer des programmes d’aide aux économies efficaces ? Le programme actuel d’aide aux économies d’énergie dans le bâtiment ne l’est pas car financièrement peu incitatif, alors qu’il est l’un des principaux réservoirs d’emplois véritablement locaux.

Il n’y a pas que l’électricité (l’électricité ne représente que 24% de notre consommation énergétique), les aides à l’industrie automobile ne peuvent elles être liées à la production/vente de voitures peu consommatrices ?

Revenons à la Baie de Saint-Brieuc, sujet qui nous préoccupe plus particulièrement.

Imaginons ce que devrait être ce littoral dans les 20 à 30 ans à venir et comment exploiter au mieux ses atouts.

Doit- il devenir une zone industrielle ? Peut-il demeurer, tout en évoluant, un espace préservé dont on peut exploiter les ressources ? Quel est au final le schéma le plus porteur, le mieux adapté à ceux qui y résident ?

Cette réflexion globale menée, essayons de l’appliquer (ou la faire appliquer) sans être ballotés par des décisions souvent prises au gré du vent …

Il nous suffit d’un peu d’imagination et de volonté. Les bretons n’en manquent pas.

Gardez les Caps

Soutenez notre action contre la centrale électrique de 100 éoliennes en baie de Saint-Brieuc
– en adhérant à l’association (Formulaire d’adhésion)
ou
– en signant la pétition (Pétition)

Aout 2012 – LETTRE DU PRÉSIDENT

Août 2012

Nous venons de réaliser une nouvelle synthèse du projet de centrale éolienne en baie de Saint Brieuc – Voir dans le menu « dossier synthèse ».

Pour mémoire, le projet est aujourd’hui le suivant :

– 100 éoliennes de 5MW, soit des machines de 170 mètres de haut (hors eau) — un repère : la flèche du Mont Saint Michel culmine à 153 mètres–, pesant plus de 1.200 tonnes chacune, reposant sur des structures métalliques ( jaquette 25x25m, 700T chacune) fixées par des ancrages en béton (pieux). Sans oublier 150 km de cables au minimum.

– Une implantation couvrant 80km2 (8 lignes de 1km de largeur), sur des fonds de 34 mètres en moyenne, dans une zone écologiquement riche (frayères, coquilles Saint Jacques …).

– Un budget d’investissement de 2 milliards d’Euros.

Planning des mois à venir :

– D’avril 2012 à octobre 2013: période de validation des conditions techniques et environnementales précises ainsi que de la faisabilité à confirmer par le lauréat.

– D’avril 2012 à avril 2014 : études d’impacts sur l’environnement et les activités économiques existantes. Ces études ”a posteriori ” seront menées et financées par ceux à qui la réalisation de la centrale a été confiée, sachant qu’aucune étude environnementale préalable et indépendante n’a été menée.

– D’avril 2014 à avril 2015 : autorisations d’occupation du domaine maritime.

– 2015, début des travaux pour un début de production en 2018.

Rappelons qu’un second appel d’offres est prévu au second semestre de 2012. Il peut à nouveau concerner la baie de Saint-Brieuc, car le gouvernement y a déterminé une surface totale « favorable à l’éolien » de 180 Km2 (un repère : la surface de Paris intra-muros est de 105 Km2), soit 1/3 de la baie de Saint Brieuc.

EDPR (filiale renouvelable de l’électricien portuguais EDP) associé à d’autres réclame dans un communiqué de presse la création de 7 nouvelles zones mais surtout pointe du doigt la non rentabilité des usines de fabrication (« que ce soit celles d’Areva, d’Alsthom ..) pour ceux qui seraient tentés d’en créer  » (6). Il va falloir plus d’éoliennes.

L’association « Gardez les Caps », lutte contre ce projet défini sans aucune étude d’impacts préalable, sans consultation du public, sans souci des conséquences locales, ni du coût économique.

Notre position s’appuie sur des arguments de nature :

– Ecologique : l’installation de 100 éoliennes implique la modification des écosystèmes et la destruction de zone de frayères sur 80km2, situés à proximité d’espaces Natura 2000. Les travaux dureront 3 ans a minima.

– Economique :

Localement : amputation de la zone de pêche, entrave aux accès des ports du Légué et de Saint Malo, restriction de la navigation pour la plaisance, impact visuel négatif sur le tourisme. Tout ceci en totale contradiction avec les investissements réalisés depuis plus de 20 ans pour développer ces activités, mettre en valeur et protéger le littoral. Autrement dit, des professions pérennes sont remises en cause au profit d’emplois éphémères durant l’installation, et de la création de quelques postes de maintenance qui, compte tenu de la technicité des machines, feront peu appel à la main d’œuvre locale.
Régionalement : les promesses de création d’emplois par milliers ne connaissent aujourd’hui aucune base concrète et demeurent des intentions qui semblent malmenées par les objectifs de rentabilité (La création de sites industriels complexes nécessitent quelques années et un large marché (Voir communiqué de presse électricien Portuguais EDP 19 juin 2012) . Les espagnols, les danois, les allemands, les portuguais et …les chinois sont déjà présents et rencontrent, semble-t-il, des difficultés : Iberdrola par exemple.
A l’échelon national : le vent étant par nature imprévisible et instable, la production moyenne annuelle d’une éolienne en mer n’est que de 24% à 28% de sa puissance installée (avec des jours où elle ne représente que 4% voire moins). L’énergie électrique ne se stockant pas, il faut pallier l’irrégularité du vent par l’installation de centrales thermiques (qui rejettent du CO2). D’où un double investissement, éoliennes + centrales thermiques sans compter la refonte des réseaux de transmission électrique non adaptés à des flux irréguliers. Une aberration économique (voir rapport UFE : l’électricité 2030) financée au final par le consommateur ; le prix d’achat de l’électricité étant garanti au producteur pendant 20 ans. Pour mémoire : d’autres sources d’énergies renouvelables, régulières, fiables et prévisibles existent. Leur exploitation permettrait de créer une véritable filière technologique française. Pourquoi, alors, favoriser l’éolien par nature inconstant, peu productif et couteux ?

– Paysagère : proches de la côte (17km d’Erquy), situées à proximité de sites remarquables et protégés (Fort La Latte, Cap Fréhel, Cap d’Erquy, Falaises de Plouha etc.), les éoliennes seront visibles de Saint Malo à Bréhat. Leur implantation vient contredire les investissements réalisés pour la protection de l’environnement, ainsi que les projets en cours : labellisation « grands Sites de France » pour le Cap Fréhel et le Cap d’Erquy, parc marin Normando-Breton (du cap Fréhel au Nord Cotentin), parc naturel régional Rance-Côte d’Emeraude …

En tant qu’habitant, en tant que riverain, vous êtes les premiers concernés par les conséquences prévisibles de cette centrale éolienne qui va durablement modifier votre cadre de vie, sans même parler des effets sur l’immobilier.

Pour l’instant, rien n’est encore fait, mais il est temps de se mobiliser massivement pour éviter ce saccage. Il est temps de remettre en cause les opinions toutes faites, les informations tendancieuses, parfois erronées, véhiculées par la presse et la publicité. Il est temps de faire prendre conscience de la réalité aux responsables politiques des communes littorales endormis par des promesses de compensations financières. Il est temps que les pêcheurs réalisent que les dédommagements, qu’ils négocient, ne remplaceront pas leur emploi. D’autres professions liées à la mer et au tourisme, ainsi que des particuliers, auraient tout autant droit à des indemnités.

Votre adhésion est importante pour avoir un poids accru vis-à-vis de l’administration et des instances politiques. Vos compétences nous seront également utiles qu’elles soient juridiques, écologiques, économiques, liées à la communication ou plus spécifiquement au domaine des énergies.

Par avance, je remercie ceux qui, conscients des conséquences de ce projet, viendront nous rejoindre.

Je vous prie de croire, chère Madame, cher Monsieur, à l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Dominique de Lantivy

Association Gardez les Caps – Président

Mars 2012 – Synthèse éoliennes en baie de Saint Brieuc

En tant que riverains, vous êtes les premiers concernés.

Rejoignez-nous.

Chère Madame, cher Monsieur,

Le projet de centrale électrique éolienne en baie de Saint Brieuc en est aujourd’hui à la phase de l’appel d’offres. Le lauréat doit être désigné en avril 2012 et les travaux débuter en 2015.

Pour mémoire, ce projet est le suivant (dans un premier temps : 1er appel d’offre – un deuxième est en cours d’instruction) :

– 100 éoliennes de 5MW chacune au minimum, soit des machines de 150 à 185 mètres de haut, reposant sur des socles de béton et d’acier (près de 11.000 tonnes par engin installé), implantées dans une zone écologiquement riche (frayères, coquilles Saint Jacques …).

Un repère : la flèche du Mont Saint Michel culmine à 153 mètres.

– Une zone réservée de 180 Km2 (1/3 de la baie de Saint Brieuc) qui, compte tenu de la densité observée dans d’autres sites (Grande Bretagne et Allemagne), permettrait à terme d’implanter 500 éoliennes (2ème appel d’offres prévu en 2012 !).

Un repère : la surface de Paris intra-muros est de 105 Km2

– Des éoliennes proches de la côte : 10Km du Cap d’Erquy, 13 Km du Cap Fréhel sur des fonds de 25/30 mètres de profondeur.

– Un budget d’investissement de 1,75 milliard d’Euros.

distance-de-la-cote

Distances de la côte

En vert Zone maritime Natura 2000

En gris Partie sud du périmètre réservée aux éoliennes

L’association « Gardez les Caps » a été créée à Plévenon (Cap Fréhel) en Juin 2011 pour lutter contre ce projet, tel qu’il a été défini, sans aucune étude d’impacts préalable, ni consultation du public.

Notre opposition est motivée par des raisons :

– Ecologiques : modification de l’écosystème, destruction des zones de frayères, proximité d’espaces Natura 2000, 3 ans de travaux a minima, près de 11.000 tonnes par engin installé (béton, acier etc.)

– Paysagères : proches de la côte (10Km d’Erquy ; 13Km du Cap Fréhel), situées à proximité de sites remarquables et protégés (Fort La Latte, Cap Fréhel, Cap d’Erquy, Falaises de Plouha etc.), les éoliennes seront visibles de Saint Malo à Bréhat.

– Economiques :

> Localement : amputation de la zone de pêche, restriction de la navigation pour les professionnels et la plaisance, impact négatif sur le tourisme, contradiction avec les investissements réalisés depuis plus de 20 ans pour la mise en valeur et la protection du littoral. Autrement dit, des activités traditionnelles remises en cause pour, en contrepartie, des emplois éphémères durant l’installation et quelques postes de maintenance créés.

> A l’échelon national : rappelons que l’énergie électrique ne se stocke pas. Le vent étant par nature imprévisible et instable (selon les heures, les jours, les mois et les années), la production moyenne annuelle d’une éolienne en mer n’est que de 24% à 28% de sa puissance installée, avec des jours où elle ne représente que 4%. Pour pallier les sautes du vent et sa non fiabilité, les éoliennes doivent être couplées et relayées par des centrales thermiques (qui rejettent du CO2). D’où un double investissement, éoliennes + centrales thermiques associées (sans oublier la refonte des réseaux de transmission électrique non adaptés à des flux irréguliers) financé au final par le consommateur. Le prix d’achat de l’électricité est garanti au producteur pendant 20 ans.

En tant que riverains, vous êtes parmi les premiers concernés par les conséquences prévisibles de cette implantation qui va modifier durablement l’environnement et votre cadre de vie, sans même parler de la valeur de l’immobilier.

Pour l’instant, rien n’est encore fait, mais il est temps de se mobiliser massivement pour éviter ce saccage.

Votre adhésion est importante pour avoir un poids accru vis-à-vis de l’administration et des instances politiques.

Vos compétences nous sont également utilesqu’elles soient dans les secteurs juridiques, écologiques, économiques, de la communication ou plus spécifiquement dans le domaine des énergies.

Par avance, je remercie ceux qui, conscients des conséquences de ce projet, viendront nous rejoindre.

Je vous prie de croire, chère Madame, cher Monsieur, à l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Dominique de Lantivy

Association Gardez les Caps – Président

Sur demande, nous vous enverrons le dossier : « Baie de Saint Brieuc – Le projet de centrale éolienne offshore : ce qu’il faut savoir »

En tant que riverains, vous êtes les premiers concernés.

Rejoignez-nous.

Formulaire d’adhésion à l’association Gardez les Caps

Juin 2011 – De l’appel d’offres de l’Etat

 

Quelques réflexions sur le cahier des charges.

Il y a beaucoup à dire sur le cahier des charges mais juste quelques réflexions.

1) L’Etat français fait les choses à l’envers : séquencement
Concernant les centrales éoliennes, en Angleterre, en Allemagne etc.. l’Etat réalise d’abord une étude d’impacts, puis lance un appel d’offres et enfin, choisit un lauréat.  En France, l’Etat lance un appel d’offres, désigne un lauréat qui est chargé ensuite de faire l’étude d’impacts !!!!!!. Cherchez l’erreur.

En résumé: L’état lance un appel d’offres sans avoir étudié son impact et charge le lauréat de le faire à sa place. Après avoir bien travaillé et investi sur le projet  dont l’attribution représente une somme rondelette, il y a peu de chance que « l’industriel » trouve beaucoup d’inconvénients (si ce n’est un problème de faisabilité). Il faut se mettre à sa place.

2) Les impacts environnementaux et économiques sont les parents pauvres.  Les candidats sont notés selon un barème correspondant à 100 points (Projet industriel 40, le montage financier 40 etc..) La prise en compte des impacts sur l’environnement, sur les activités économiques et les mesures prévues pour les éviter ou les diminuer représentent 4 points (dont un pour le suivi des impacts).

Il est vrai qu’il est difficile de prévoir d’éviter des impacts que l’on ne connait pas et encore plus de mettre une note aux mesures prises pour éviter ou diminuer des impacts non officiellement identifiés.

3) Un appel d’offres non concurrentiel

Le délai est très court entre la publication du cahier des charges et la date de remise des offres (6 mois). Cela signifie que les éléments demandés (description détaillée du projet industriel, financier, infrastructures portuaires, préétudes d’impacts etc), ne pourront faire l’objet d’études approfondies et validées, faute de temps et, également, pourrait-on penser, de moyens (pas de certitude d’être désigné au final).

Or certains ont pris un peu d’avance. Nass & Wind (accord avec EDF) pour Saint-Brieuc, La Compagnie du Vent (filiale GDF) pour le Tréport etc. travaillent depuis quelques temps sur ces projets ….

Ces 6 mois vont juste permettre de finaliser le jeu des alliances et de mettre en place les consortiums  nécessaires pour emporter tel ou tel lot. Les lauréats se sont déjà désignés et partagés les marchés. Chacun ayant également passé des accords – exclusifs pour certains sites ou non – avec les grands opérateurs éoliens européens (DONG Energy (Danemark), WPD Offshore (Allemagne), Iberdrola (Espagne), Vestas (Danemark) etc. qui, ainsi, ne pourront se plaindre d’une certaine « opacité » des choix finaux.  (NB: La procédure et les dossiers ne sont pas publiques. Donc..)

Le PDG de GDF Suez met en garde contre l’éolien – Résumé – Juin 2011

(09/06/11 VOIR GÉRARD MESTRALLET)

Communiqué de presse : Paris le 9 juin 2011

Voir  le résumé de l’intervention de Gérard Mestrallet PDG de GDF Suez ( et de la Compagnie du Vent filiale de GDF Suez) qui a déjà alerté (et plusieurs fois) sur la nécessité de construire des usines thermiques à Gaz (CO2) en complément de l’éolien. Ses interventions sont plutôt « courageuses » car il avertit du « danger » et des coûts alors que pour GDF-Suez c’est une véritable manne : profit avec les éoliennes et profit avec la construction d’usines thermiques…
Eolien :  Le PDG de GDF Suez met en garde contre l’éolien

www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/06/08/97002-20110608FILWWW00366-gdf-suez-pas-enthousiasme-par-l-eolien.php
Lefigaro.fr avec AFP 08/06/2011
« Ce sont des énergies intermittentes qui vont nécessiter de grandes capacités de réserve, qui vont reposer sur le gaz naturel en raison de la facilité d’utilisation des turbines à gaz », a expliqué Gérard Mestrallet au Forum économique international des Amériques.
Il a illustré son propos par l’exemple d’une île ayant besoin de 1.000 mégawatts pour ses habitants et ses industries… « Résultat des courses : on va payer trois fois. D’abord parce qu’il faut construire deux systèmes, 2.000 mégawatts, alors que l’île n’a besoin que de 1.000. Deuxièmement il faudra subventionner les éoliennes et troisièmement, les turbines à gaz vont fonctionner seulement 70% du temps et donc le coût en capital du mégawatheure va être augmenté à due concurrence ».
« Donc je pense qu’il faut bien réfléchir avant de vouloir s’engager trop massivement dans des productions intermittentes de renouvelables », a conclu Gérard Mestrallet.

Juin 2011 – centrale éolienne en baie de Saint-Brieuc

Qu’apportera la centrale éolienne en baie de Saint-Brieuc ?

 

Simulation à 16 km, vue sur Cap Fréhel et Fort La LatteEn terme d’environnement et de qualité de la vie : rien. Disons le à nouveau RIEN, sinon la destruction d’un environnement naturel préservé (écologie, paysages).

En termes économiques, le risque de réduire des activités bien implantées, de freiner subitement les secteurs les plus dynamiques, la certitude aussi de dévaloriser le foncier.

En terme d’emplois, la création à terme de quelques emplois non qualifiés et la remise en question de quelques centaines d’emplois existants dans les secteurs du tourisme, de la pêche et de la plaisance.

 

En outre, ce projet vient en totale contradiction avec les politiques et les investissements menés depuis plus de 20 ans : protection de l’environnement, mise en valeur des atouts du département (pêche, tourisme, plaisance), investissements dans les infrastructures d’accueil (ports de plaisance, routes, campings…). Combien d’argent public injecté et gâché ?

 

Baie de St-Brieuc - zones protégées
Nous sommes tout à fait favorables à l’exploitation du patrimoine maritime et côtier des côtes d’Armor et de Bretagne pour peu que cette exploitation soit durable et respectueuse de l’environnement.

Faire de Brest d’un pôle d’excellence lié à la mer, développer la recherche, soutenir les entreprises dans le secteur marin nous semblent indispensable pour l’avenir. Nous nous associons également à la volonté d’une certaine indépendance énergétique de la Bretagne, nous pensons simplement que la filière de l’éolien offshore est mauvaise, déjà dépassée et donc non durable, destructrice à court et moyen terme et ruineuse.

 

Plutôt que de suivre des exemples, d’ailleurs remis en cause pour des raisons économiques et environnementales par les pays équipés en éolien offshore, investissons dans des nouvelles technologies plus sûres, plus fiables, moins « polluantes » dans lesquelles la recherche et l’industrie françaises pourront se distinguer.

 

 

Les côtes d’Armor ne manquent pas d’atouts, sachons les jouer à bon escient. Notre avenir, celui des futures générations, ne dépend pas des « modes », n’est pas à vendre aux plus offrants mais s’appuiera sur la mise en place de solutions d’avenir ainsi que sur le maintien de nos spécificités.