Juin 2011 – De l’appel d’offres de l’Etat

 

Quelques réflexions sur le cahier des charges.

Il y a beaucoup à dire sur le cahier des charges mais juste quelques réflexions.

1) L’Etat français fait les choses à l’envers : séquencement
Concernant les centrales éoliennes, en Angleterre, en Allemagne etc.. l’Etat réalise d’abord une étude d’impacts, puis lance un appel d’offres et enfin, choisit un lauréat.  En France, l’Etat lance un appel d’offres, désigne un lauréat qui est chargé ensuite de faire l’étude d’impacts !!!!!!. Cherchez l’erreur.

En résumé: L’état lance un appel d’offres sans avoir étudié son impact et charge le lauréat de le faire à sa place. Après avoir bien travaillé et investi sur le projet  dont l’attribution représente une somme rondelette, il y a peu de chance que « l’industriel » trouve beaucoup d’inconvénients (si ce n’est un problème de faisabilité). Il faut se mettre à sa place.

2) Les impacts environnementaux et économiques sont les parents pauvres.  Les candidats sont notés selon un barème correspondant à 100 points (Projet industriel 40, le montage financier 40 etc..) La prise en compte des impacts sur l’environnement, sur les activités économiques et les mesures prévues pour les éviter ou les diminuer représentent 4 points (dont un pour le suivi des impacts).

Il est vrai qu’il est difficile de prévoir d’éviter des impacts que l’on ne connait pas et encore plus de mettre une note aux mesures prises pour éviter ou diminuer des impacts non officiellement identifiés.

3) Un appel d’offres non concurrentiel

Le délai est très court entre la publication du cahier des charges et la date de remise des offres (6 mois). Cela signifie que les éléments demandés (description détaillée du projet industriel, financier, infrastructures portuaires, préétudes d’impacts etc), ne pourront faire l’objet d’études approfondies et validées, faute de temps et, également, pourrait-on penser, de moyens (pas de certitude d’être désigné au final).

Or certains ont pris un peu d’avance. Nass & Wind (accord avec EDF) pour Saint-Brieuc, La Compagnie du Vent (filiale GDF) pour le Tréport etc. travaillent depuis quelques temps sur ces projets ….

Ces 6 mois vont juste permettre de finaliser le jeu des alliances et de mettre en place les consortiums  nécessaires pour emporter tel ou tel lot. Les lauréats se sont déjà désignés et partagés les marchés. Chacun ayant également passé des accords – exclusifs pour certains sites ou non – avec les grands opérateurs éoliens européens (DONG Energy (Danemark), WPD Offshore (Allemagne), Iberdrola (Espagne), Vestas (Danemark) etc. qui, ainsi, ne pourront se plaindre d’une certaine « opacité » des choix finaux.  (NB: La procédure et les dossiers ne sont pas publiques. Donc..)