20 000 animaux marins trouvés morts dans une baie où une hydrolienne vient d’être installée.

Le 28 décembre dernier 20 000 animaux marins (au moins) se sont échoués, sans vie, sur les plages de St Mary dans la baie de Fundy au Canada. Un échouage massif inquiétant par son nombre, mais surtout par la très grande diversité des espèces présentes. Il s’agit principalement de poissons, de crabes, de langoustes, coquillages, mollusques, étoiles de mer, et même d’une baleine à bosse.

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Officiellement rien d’anormal dans l’environnement

baie-de-fundyLa baie de Fundy connue pour ses grandes marées (jusqu’à 21 m) et ses forts courants, a la forme d’un entonnoir de 270 km de long et de 80-100 km de large se terminant en deux étroits prolongements. Son fond est irrégulier, 50 mètres de profondeur avec quelques chenaux de 150 mètres.

Le ministère des Pêches et des Océans du Canada (MPO) a expliqué que les chercheurs n’ont aucune conclusion à proposer. Les tests effectués afin de déceler de possibles toxines dans les poissons morts se sont révélés négatifs.

Immersion d’une hydrolienne en novembre 2016

dsc_7284Une modification notable de l’environnement marin est pourtant survenue avec l’installation en novembre 2016 d’une hydrolienne immergée de 2 MW et 1 000 tonnes pour 16 mètres de diamètre, désormais raccordée au réseau électrique.

Il s’agit d’une hydrolienne DCNS installée par Cape Sharp Tidal, coentreprise créée par Emera et OpenHydro (DCNS), dont l’objectif est ce projet de démonstration de 4 MW (2 hydroliennes) raccordé au réseau dans la baie de Fundy. L’installation de la deuxième hydrolienne est déjà programmée.

Les deux premières hydroliennes testées par DCNS, immergées en janvier et mai 2016 au large de Bréhat, ont du être retirées pour des raisons techniques dues à la corrosion en mer. (1 MW à 40 mètres de profondeur).

L’impact des hydroliennes sur la vie marine n’est pas connu

170102_113655_echouage-493x328L’Association des pêcheurs côtiers de la baie de Fundy a tenté en vain de suspendre cette installation en attente d’études plus complètes sur l’impact des hydroliennes sur la vie marine. Colin Sproul, porte-parole des pêcheurs : « Il y a peut-être moyen d’exploiter un jour la puissance [des marées] dans le Passage Minas. Mais certainement pas avec des dispositifs de production d’énergie marémotrice. C’est très mauvais pour l’environnement ! »

Des apprentis-sorciers

Pour le directeur du Fundy Ocean Research Center for Energy, Tony Wrigh, il faut d’abord mettre la turbine dans l’eau puis voir ce qui se passe. Il indique que plus de 70 études d’impacts sur l’environnement ont été menées. « Nous n’aurons jamais le portrait global. Nous pouvons dépenser des centaines de millions de dollars et ne jamais comprendre complètement les effets sur l’environnement, mais nous avons déjà une bonne compréhension ».

La ministre de l’Environnement de la Nouvelle-Écosse, Margaret Miller, a néanmoins reconnu que le programme de surveillance n’était pas prêt.

Pêcheurs et résidents manifestent

A Digby, pêcheurs et résidents de la région pas convaincus de l’innocence de l’hydrolienne réclament l’arrêt des tests.
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Souces
°http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1008468/environnement-mort-milliers-animaux-marins-nouvelle-ecosse
°http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1001460/production-turbine-maremotrice-baie-fundy-parrsboro
°Communiqué de Presse DCNS