3 juillet. Gardez les Caps devant le Conseil d’État. La justice enfin en marche ?

« Il arrive que l’histoire récompense ceux qui s’obstinent et qu’un rocher bien placé corrige le cours d’un fleuve. »

Emmanuel Mounier, Revue Esprit mars 1950

L’implantation de 62 éoliennes industrielles dans la baie de Saint-Brieuc a été attribuée en 2012 au promoteur Ailes Marines-Iberdrola sans véritable concertation, ni études environnementales préalables, a contrario de ce qui se fait en Europe du Nord et des directives de la Commission européenne.

Résultat, le projet d’Ailes Marines-Iberdrola :

🔺empiète sur des zones de pêche vitales pour la pêche artisanale, une filière économique essentielle (290 bateaux) à laquelle s’ajoutent toute l’activité des conserveries, mareyages, chantiers navals. On estime qu’un emploi en mer correspond à quatre emplois à terre.C’est plus de 1000 emplois directs en baie de Saint-Brieuc.

🔺est cerné de zones Natura 2000, la première à 450 mètres, placé devant la plus grande réserve ornithologique de Bretagne, et sur des fonds marins benthiques, des couloirs de migration de poissons et de grands crustacés, des nourriceries, des habitats remarquables.

🔺ne créera pas d’emplois : 40 à 100 emplois annoncés pour la base de maintenance, c’est à dire moins que les emplois créés par l’ouverture d’un supermarché.

🔺bénéficie par contre d’aides multiples, disproportionnées pour une source d’énergie peu efficace, en conflit d’usages sur le domaine public maritime : exemption de redevance annuelle pour occupation du Domaine Public Maritime, aide au raccordement, clauses d’indemnisation abusives, aides aux sous-traitants et financement public de la base à terre.

🔺s’ajoute un tarif garanti de rachat de l’électricité dispendieux et opaque. La renégociation de ce tarif en 2018 a rendu public le prix de rachat moyen pour les six projets des 1er et 2ème appels d’offres. Mais on ignore toujours le tarif de rachat garanti à Ailes Marines-Iberdrola pendant 20 ans. Compte-tenu de la bathymétrie élevée (42m), des courants importants, des fonds difficiles et du vent de terre en baie de Saint-Brieuc, il y a fort à parier qu’Ailes Marines-Iberdrola se situe toujours dans la fourchette haute de ces tarifs renégociés.

A 142€, et sans aucun plafond de la production subventionnée. le tarif moyen renégocié  demeure deux fois plus élevé que les tarifs pratiqués ailleurs en Europe. De plus, le projet de Dunkerque attribué à EDF en juin, a rebattu les cartes du grand mercato des tarifs de l’éolien en mer.

Souhaitons que le Conseil d’Etat siffle la fin de partie.

Ecocide