Eolien en baie de St-Brieuc. Combien d’années de chantier en réalité ? 3 années de chantier pour l’implantation, et ensuite ? Combien d’années encore, sans compter le démantèlement ?

A London Array, à peine 5 ans après leur mise en service, les 175 éoliennes SIEMENS-GAMESA ont déjà besoin d’être réparées ! Idem pour West of Duddon Sands ! 3 années de travaux supplémentaires !

15 mars 2018. Les propriétaires du complexe éolien London Array, 175 éoliennes au large du Kent, la plus grande centrale éolienne offshore du monde, et des 108 éoliennes de West of Duddon Sands, au large de Cumbria, viennent de demander l’autorisation de procéder à des réparations urgentes.

Kentish Flats © DEME

Kentish Flats © DEME

https://www.thetimes.co.uk/article/london-array-offshore-wind-turbines-near-kent-wearing-too-fast-qdv76g7cm

Les gouttes de pluie en mer du Nord 

Le London Array a été achevé en 2013, et Duddon Sands un an plus tard, 2014. Les deux parcs utilisent des éoliennes fabriquées par SIEMENS-GAMESA qui admet que le bord d’attaque des pales – la partie qui coupe l’air lorsque la turbine tourne – s’érode beaucoup plus vite que prévu sur certaines machines. Un porte-parole a déclaré que divers facteurs, y compris la « vitesse du vent, la configuration du rotor, la quantité de pluie, et même la taille des gouttes de pluie » étaient considérés à l’origine du problème.

La faible longévité des structures était déjà connue

Après avoir soutenu leur construction avec de généreuses subventions à l’énergie renouvelable pour aider à atteindre les objectifs du changement climatique, le Royaume-Uni compte plus de parcs éoliens offshore que tout autre pays. Plus de 1600 éoliennes sont en activité dans les eaux britanniques, mais depuis longtemps, les critiques remettent en question leur fiabilité dans les conditions difficiles du large.

A Saint-Brieuc, le diamètre du rotor des éoliennes SIEMENS-GAMESA est de 170 mètres. En bout de pales, la vitesse atteinte est de 340 km/h. Au bout de combien d’années faudra-t-il changer les pales ?

Si le problème avec les éoliennes SIEMENS-GAMESA se révèle symptomatique d’un problème plus vaste, il pourrait compromettre l’économie de la construction éolienne. Le type d’éolienne impliqué possède des pales couvrant un diamètre de 120 mètres. Lors de leur installation, ces pales étaient parmi les plus grandes utilisées en mer. En bout de ces pales géantes, la vitesse est plus rapide que dans les modèles plus petits et plus anciens, ce qui peut avoir contribué à l’érosion rapide.

950 pales à changer !

SIEMENS-GAMESA a déclaré avoir installé plus de 950 exemplaires du modèle concerné dans le monde, mais n’a pas été en mesure de confirmer le chiffre au Royaume-Uni. Orsted, la société danoise copropriétaire de London Array et de West of Duddon Sands, a indiqué que quatre autres parcs éoliens utilisant les mêmes turbines seraient concernés. Des éoliennes beaucoup plus grandes sont en cours d’installation, mais SIEMENS-GAMESA a déclaré qu’elles ne devraient pas être affectées, car le risque d’érosion des bords des pales a été identifié en 2014, et depuis, toutes les machines installées ont bénéficié d’une protection supplémentaire.

Des pales à démonter, des années de travaux

SIEMENS-GAMESA a annoncé effectuer des « mises à niveau de performance ». Les pales concernées ont été fabriquées au Danemark avec de la fibre de verre et du balsa. La réparation consiste à coller une coque en caoutchouc de 3 mm sur les zones endommagées. Les pales sont susceptibles d’être démontées pour effectuer les réparations. Les travaux sur les deux parcs éoliens devraient débuter le mois prochain et durer de un à trois ans. Les compagnies ont refusé de divulguer les coûts des réparations, qui devraient s’étendre à des dizaines de millions de livres. Elles ont déclaré que les consommateurs ne seraient pas confrontés aux coûts.

John Constable, un critique de longue date du coût des parcs éoliens qui écrit pour le Global Warming Policy Forum climat-sceptique, a déclaré: « Si cela fait partie d’un phénomène général, alors les implications pour la viabilité économique de l’énergie éolienne en général sont très sérieux. »

Un porte-parole d’Orsted a déclaré que le problème n’entraînerait aucun « impact notable sur la production continue d’électricité propre et verte. »