Le 20 juin 2018, au cap Fréhel, le Président de la République a déclaré que les six projets français d’éolien en mer « étaient confirmés ». Puis à Quimper « Les six projets sont lancés et confirmés avec une visibilité complète. »
« Je suis en mesure de vous confirmer la finalisation et l’accord qui a été obtenu pour ce projet, pour les six projets d’éolien offshore. La bonne nouvelle c’est tout d’abord qu’ils sont confirmés (…) puis que nous avons obtenu, parce que ces projets avaient été négociés il y a plusieurs années avec des conditions tarifaires et de subventions qui étaient totalement déconnectées des réalités actuelles du marché, et c’est normal et ce n’est la faute de personne. La négociation a permis de diminuer de 40% la subvention publique et d’avoir un ajustement des tarifs (de rachat de l’électricité produite sur ces parcs, NDLR) de 30%. Ce qui veut dire que l’on va économiser sur la période 15 milliards d’euros d’argent public pour les mêmes projets et la même ambition. »
Nicolas Hulot précise sur Twitter que les tarifs d’achat pour EDF passent d’environ 200€ à 150€ par mégawattheure en moyenne.
Le secrétaire d’Etat Sébastien Lecornu donne le calendrier des projets : 2021 pour Saint-Nazaire, 2022 pour Fécamp, 2023 pour Courseulles, Saint-Brieuc et Le Tréport, 2024 pour Yeu/Noirmoutier.
Le gouvernement était-il en droit de faire cette annonce sachant que :
o l’amendement déposé est en cours de discussion à l’Assemblée Nationale,
o le résultat de l’enquête publique du projet Yeu-Noirmoutier n’a pas été rendu,
o l’enquête publique du projet du Tréport n’a pas commencé, les l’Autorités environnementales et militaires concernant la sécurité maritime, littorale et aérienne non pas été consultées.
o des recours ont été déposés en France et à Bruxelles.
Quant à Nicolas Hulot, sans état d’âme, il annonce que le gouvernement souhaite inscrire la défense de l’environnement dans l’article 1 de la Constitution, et dans le même temps, il cautionne la destruction des fonds marins de la baie de Saint-Brieuc et de leur remarquable biodiversité par 193 forages de 70 mètres de profondeur, un niveau sonore de 206 décibels, les rejets des forages directement dans la mer, etc. Les 62 éoliennes dresseront une barrière de 209 mètres de haut devant la plus grande réserve ornithologique de Bretagne. Elles sont placées en travers de la baie, sur un couloir de migration des oiseaux, des poissons, des grands crustacés. Qu’importe !
La ressource halieutique est abondante, diversifiée, en bonne santé. L’Ifremer dit que le gisement naturel classé de coquilles Saint-Jacques de la baie est le plus productif d’Europe. La pêche représente plus de 1000 emplois directs et 280 bateaux, une pêche responsable gérée de manière durable. Erquy et St-Quay-Portrieux ensembles, se classent au 3ème rang des halles à marée françaises (sur 37) en valeur débarquée, mais le président ne rencontrera pas les marins pêcheurs.
Les marins pêcheurs de la baie de Saint-Brieuc, pacifiques et à pied, ont été empêchés d’accéder au cap par les forces de l’ordre dès la route des Sables d’Or.
Ils voulaient exposer au Président leurs craintes : des zones de pêche rétrécies, morcelées, anthropisées, et les conséquences sur les coquilles Saint-Jacques, bulots, homards.
Julien Tréhorel, président de l’Association de Défense et de Promotion de la Pêche Artisanale dans le golfe Normand-Breton a également été empêché d’accéder au Cap. De 10 heures à 15 heures 30, il sera maintenu en garde à vue au bord de la route avec sa femme et son fils de 9 ans sans manger et sans boire, avec le soleil derrière la brume.
REPORTAGE de France3 https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/eoliennes-vents-contraires-en-baie-de-saint-brieuc_2811621.html
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