2019 Bonne et Heureuse Année ! Bloavezh Mat !

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Grand site Cap d’Erquy-Cap Fréhel, les falaises du Guen

En 2018, votre premier sujet de questionnement à l’association, a été le projet de complexe éolien en mer en travers de la baie de Saint-Brieuc lancé par l’État en 2012. Sur ce point, 2019 commence bien. Le 2 janvier, le pourvoi en cassation de notre requête initiale contre l’attribution et l’autorisation d’exploiter industriellement le domaine public maritime sans évaluation environnementale préalable, a été admis au Conseil d’État par le président de la chambre chargée de son instruction. La procédure devient donc contradictoire. Cette admission encourageante signifie que notre moyen est sérieux. Il convient cependant de rester prudent.

Sept années après son lancement, quel est l’impact régional de ce projet industriel ? A-t-il créé des emplois ? A-t-il produit un engagement collectif commun dans les baies de Saint-Brieuc et de Saint-Malo ? Force est de constater que non. Bien au contraire, il a divisé les riverains. L’enquête publique a recueilli 60% d’avis défavorables dans les deux baies, 88% à Erquy, commune la plus impactée par le projet. Nos élus se seraient-ils trompés de posture ?

Il est encore temps de sortir de cette impasse, de bâtir un avenir partagé pour tous en annulant un projet mal ficelé industriellement et opaque dès ses débuts. Lieu et financement du port de maintenance, résultats précis des carottages dans la baie, combien de réunions en Préfecture depuis 2012, combien d’instances de concertation, de suivi, etc. pour ne toujours pas savoir ce qu’il en est, pour continuer à ignorer le tarif de rachat de l’électricité garanti à Ailes Marines pendant 20 ans ? Alors que ce tarif représente une part importante des milliards d’euros d’aides publiques allouées à son développement, soit au développement d’un projet destructeur de l’écosystème marin du golfe normand-breton, menaçant les emplois locaux, sans efficacité énergétique, et qui contribuera largement à la hausse des taxes sur l’électricité et sur les carburants pour tous les Français …

Quand connaîtrons nous le résultat des négociations tarifaires de juin dernier entre le gouvernement et le promoteur Iberdrola-Ailes Marines ?

L’amendement adopté par le gouvernement le 26 juin dernier constate : « Le tarif accordé à ces installations est très élevé (entre 180 et 230 euros/MWh) et ne correspond plus aux prix actuels de l’éolien en mer, entraînant des rémunérations excessives pour les candidats retenus. » Ces chiffres laissent rêveur … d’autant qu’ils ne comprennent ni le raccordement RTE au réseau, ni les indispensables aménagements portuaires dédiés, ni la nécessaire centrale à gaz pour les jours sans vent …

Le journal officiel du 30 novembre 2018 nous apprend que « Par décision du 15 novembre 2018, le ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire, a accepté l’offre améliorée présentée par la société Ailes Marines pour la réalisation d’un parc éolien en mer au large de Saint-Brieuc. Le texte intégral de cette décision peut être consulté, sous réserve des secrets protégés par la loi, à la direction générale de l’énergie et du climat, tour Séquoïa, 92055 La Défense. »

A l’heure de ces lignes, notre demande de consultation n’a pas abouti. La Tour Séquoïa garde bien secret le montant de « l’offre améliorée présentée par la société Ailes Marines ».

L’exigence de transparence et d’éthique pourrait constituer l’une des bonnes résolutions de 2019 pour nos élus. Dans son discours du 27 novembre sur la transition énergétique, Emmanuel Macron déclare « Nous concentrons nos efforts sur le développement des énergies renouvelables les plus compétitives et, parce que nous veillons au pouvoir d’achat des Français, nous serons exigeants avec les professionnels sur la baisse des coûts.»

Tenons le cap en 2019 avec espoir et détermination, formons le vœu d’un monde plus transparent, plus sobre, plus solidaire !