Depuis 3 mois, IBERDROLA détruit méthodiquement les fonds benthiques de la Baie de Saint-Brieuc pour tenter d’installer 62 éoliennes.

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Baie de Saint-Brieuc depuis Erquy. Citation, conclusion débat public Eolien Offshore en Normandie

La baie de Saint-Brieuc se caractérise par :
🔹 Un système hydrologique complexe,
🔹 Une mosaïque d’habitats exceptionnelle,
🔹 Une richesse d’espèces faunistiques et avifaunistiques remarquable,
🔹 Des fonctionnalités variées, présentes sur la frange littorale comme au large.

Non seulement, la Baie de Saint-Brieuc est une zone de reproduction et de nourricerie majeure pour de nombreux poissons, coquillages et grands crustacés, qui permet la concentration d’exceptionnelles populations d’oiseaux d’eau et de mammifères marins (niveau supérieur de la chaîne alimentaire), mais elle est une zone d’exportation pour toute la Manche Ouest, d’où l’importance de préserver l’ensemble des éléments constitutifs de cet écosystème remarquablement géré depuis 40 ans par les organisations professionnelles de la pêche en collaboration avec l’Ifremer.

C’est ce patrimoine naturel exceptionnel que l’industriel espagnol IBERDROLA tente de détruire en pleine saison de reproduction des espèces, « quoiqu’il en coûte », avec l’accord du ministère de la Transition écologique et du gouvernement.

Communiqué du Comité des Pêches des Côtes d’Armor :

« Le développeur et l’ÉTAT sont les seuls maîtres à bord du navire TRANSITION ECOLOGIQUE, IBERDROLA décide et l’ÉTAT exécute, les marins et l’environnement trinquent »

Après 3 mois de forages dans la baie de Saint-Brieuc, sans aspiration des sédiments secs extraits, sans rideaux de bulles pour protéger la faune marine, IBERDROLA n’a pas réussi un seul ancrage de fondation mais a pollué par 3 fois la baie à l’huile hydraulique, transformé les fonds marins en gruyère, et défoncé les habitats rocheux à homards, gorgones et coraux du nord de la baie.

Le 19 mars dernier, devant la Commission nautique locale réunie, IBERDROLA présentait son calendrier des travaux et annonçait une durée de 4 jours de forage pour réaliser un ancrage. Aucun des engagements de chantier annoncés n’a été respecté jusqu’à présent.

Combien de temps encore le Ministère et la Préfecture Maritime vont-ils laisser ce chaos continuer ?

AEOLUS

 

AETHRA

HAVILA SUBSEA

NORDNESS

REM TRADER

Peut-on croire AILES MARINES ?

Après 10 ans de refus, AILES MARINES annonce l’ensouillage des 150 km de câbles électriques de son projet de centrale éolienne en baie de Saint-Brieuc.

Avril 2020, le promoteur envoie une nouvelle salve. La pêche sous pression

Bien loin de l’image collaborative et vertueuse qu’il se donne dans les médias, AILES MARINES tente une fois de plus d’imposer aux marins pêcheurs son projet et son calendrier, feignant d’oublier les accords et engagements passés en 2012 avec les instances de la pêche.

Une fois de plus, AILES MARINES oublie que ce territoire de la baie de Saint-Brieuc est d’abord celui d’une activité économique majeure préexistant au projet d’IBERDROLA, une activité dont vit toute la baie : la PÊCHE, c’est à dire 300 bateaux, 800 marins pêcheurs, 20 ateliers de mareyage et de transformation, 2400 emplois à terre.

Qu’importe ! AILES MARINES proclame en conquistador une occupation des zones de pêche de mai à septembre, pour « des essais de forage, et plusieurs tranchées d’un kilomètre pour des essais d’ensouillage, et préalablement, des études UXO*1 (détection des éléments métalliques et engins explosifs) et géophysique (émissions sonores supérieures à 200db), et côté RTE, des études UXO, géophysiques et géotechniques ». (Communiqué du CDPMEM 22)

Une tentative de passage en force loin de toute préoccupation environnementale en cette période essentielle de repos biologique pour la reproduction des coquilles Saint-Jacques, palourdes, praires, amandes, au mépris des pêcheurs artisans de seiches, homards, bulots, bars, lieus, maquereaux, sans respect des engagements pris avec les Comités des pêches.

Mais, qu’est-ce qui pousse AILES MARINES à accélérer ainsi son calendrier, puisque l’aide d’État nécessaire à IBERDROLA pour développer ce projet, 5 milliards d’euros tout de même, demeure illégale et non autorisée, en cours d’examen par le tribunal de l’union européenne  ?

Vaines promesses et langue de bois

Devant la réaction plus que légitime des marins pêcheurs, AILES MARINES passe à l’offensive en maniant langue de bois et annonces invérifiables, dans un communiqué repris par Le Télégramme et Ouest-France daté du 22 avril « Ailes Marines réalisera deux campagnes de tests en mer visant les opérations de forage et d’ensouillage des câbles. L’objectif étant de définir à la fois des solutions de moindre impact pour l’environnement et de disposer d’outils performants et adaptés POUR ENSOUILLER LA TOTALITÉ DES CÂBLES. »

Le Télégramme- Ouest France

Tiens donc, après des refus réitérés pendant quasiment 10 ans, AILES MARINES s’engagerait pour l’ensouillage intégral des 100 km de câbles électriques en mer le concernant : « Saint-Brieuc sera le premier et, à ce jour, le seul parc éolien en mer français dont les câbles inter-éoliennes seront ensouillés en intégralité ». Dès 2010, les instances de pêche (CDPMEM 22, CDPMEM 35, CRPMEM Bretagne) avaient exigé un ensouillage total, obligatoire pour la pêche et la sécurité des bateaux sur la zone. Or, à la différence de RTE qui a toujours certifié l’ensouillage des 49 km de câbles du raccordement, AILES MARINES a continuellement refusé, ne s’engageant que sur 50% de ses câbles.

Il est vrai qu’AILES MARINES s’est fait une spécialité du refus navré : pas de courant imposé pour protéger les fondations éoliennes, mais des anodes qui largueront 160 kg d’aluminium par jour dans la baie, au-delà du seuil autorisé par l’INERIS; pas d’aspiration des sédiments extraits des 200 forages de 60-70m qui seront déversés dans les fonds marins ; pas de rideaux de bulles pour protéger la faune marine du vacarme des travaux, etc.

Doit-on tout avaler ?

Voici la carte géologique présentée par AILES MARINES en 2016 dans l’enquête publique. A l’emplacement du projet éolien, cette carte montre des fonds chahutés, une alternance de fonds meubles (sables grossiers, sables fins) et de fonds durs (lits rocheux, champs de blocs rocheux).

©Ailes Marines Enquête publique

Ce sont ces habitats variés qui créent toute la richesse halieutique de la baie. Ils abritent et protègent une grande diversité d’espèces animales et végétales. Au nord de la zone, la bathymétrie est élevée, 42m. Les pêcheurs et les plongeurs qui racontent les fonds marins à cet endroit, décrivent émerveillés d’« immenses cathédrales en dentelle de roches ».

Sachant que les blocs rocheux peuvent avoir des dimensions très importantes, il ne va pas être facile d’y creuser une tranchée pour ensouiller des câbles ! Quant aux lits rocheux (bedrocks), AILES MARINES va-t-il dynamiter les fonds marins pour créer des tranchées ?

A 225.000 Volts, les câbles électriques doivent garder une totale intégrité dans le temps face aux phénomènes de dégradation sous-marine, corrosion, houle, mouvements sédimentaires, etc. C’est pourquoi, le mode de protection conforme dans des fonds meubles est l’ensouillage, et sur des fonds durs, l’enrochement ou la pose de matelas de béton, de coquilles en acier ou en fonte dont le volume, le poids, la hauteur sont fonction des courants.

Bref, à notre connaissance, il est impossible d’ensouiller sur de la roche. Il faut nécessairement ballaster sur le câble, soit par des blocs d’une granulométrie adaptée à la force des courants pour que le dépôt ne se mette pas en mouvement, soit déposer des matelas de béton, voire des coquilles en acier ou en fonte.

AILES MARINES est rattrapé aujourd’hui par ses trois limites, sociale, environnementale, industrielle. A bon chat, bon rat, ce n’est pas avec de belles paroles qu’AILES MARINES évitera le naufrage.

Exemples d’enrochements et de matelas ©RTE Projet du banc de Guérande 2016
RTE Projet du banc de Guérande 2016

RTE Projet du banc de Guérande 2016 -2

©Emyn 2018
Exemple de coquilles en fonte ©Centrale Nantes & FMGC
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Refusons les éoliennes comme nous avons refusé Plogoff et les radars de l’écotaxe

Merci à YANN QUEFFÉLEC pour cette magnifique tribune publiée hier dans Le Télégramme. Les EOLIENNES, c’est « … le faux-nez d’une panacée bidon fourguée aux braves gens par les mauvaises gens, les cyniques, race intemporelle (…) un mensonge écologique mal ficelé par les voyous du fait accompli ».

« Mais qui sont les éoliens aux dents longues ? »

Le Télégramme 9 janvier 2019

Assises de l’économie de la mer. Emmanuel Macron feint de croire à la possibilité d’un deal entre industrialisation accrue et protection de l’Océan

A l’occasion des Assises de l’économie de la mer à Montpellier, Emmanuel Macron a présenté la feuille de route du Gouvernement sur la politique maritime de la France, et rappelé les engagements pris en matière d’accompagnement du développement économique maritime, d’environnement, d’énergies marines renouvelables.

Les Assises de l’économie de la mer sont le rendez-vous annuel de la communauté maritime française. Cet événement est organisé par l’hebdomadaire le Marin et le quotidien Ouest France autour de très nombreux partenaires privés et publics.

Discours d’Emmanuel Macron aux Assises de l’économie de la mer

3Opéra en 3 actes
Acte 1. L’indispensable protection des océans « bien commun de l’humanité »
Acte 2. Hommage aux marins pêcheurs
Acte 3. 1 GW (gigawatt) d’éolien en mer par an d’ici à 2024

Vous pouvez écouter le discours d’Emmanuel Macron sur le site de l’Elysée https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2019/12/03/locean-poumon-de-lhumanite-qui-menace-de-setouffer

et le télécharger 2019-12-03 Transcription du discours du Président de la République aux Assises de la mer

BEST OF

Acte 1. L’indispensable protection des océans « bien commun de l’humanité »

Gardez les Caps

« L’océan est un bien commun de l’humanité »

« Et je veillerai à ce que la France soit à l’avant-garde dans les instances internationales ad hoc pour la défense et la protection des océans. »

« L’océan c’est en effet le sanctuaire de notre biodiversité et je n’ai pas ici besoin de dire combien elle est décisive dans l’équilibre de nos écosystèmes. C’est un trésor infini de faune et de flore. »

« C’est la ressource halieutique qui grâce à la pêche constitue le premier apport en protéines pour 1 milliard de femmes et d’hommes. Et c’est un lieu où il nous faut, et la France est à cet égard à l’avant garde et j’y reviendrai, concilier ces objectifs et ces usages : la préservation de la biodiversité et la nécessité de nourrir la planète. »

« La question qui nous est aujourd’hui posée, c’est comment exploiter durablement ces ressources alimentaires, minérales, énergétiques ou biologiques sans compromettre l’équilibre fragile des écosystèmes océaniques. »

« Protéger la biodiversité, c’est par exemple, très concrètement, protéger les cétacés. »

« C’est aussi protéger nos récifs coralliens. La France est le quatrième pays corallien au monde, un dixième de la surface corallienne du monde se trouve dans les eaux françaises. Aujourd’hui, nous protégeons deux tiers de nos récifs par des aires marines protégées dans lesquelles des activités sont interdites et contrôlées. Je veux, d’une part, que l’on renforce les contrôles dans ces aires, et d’autre part, que l’on protège les trois quarts de nos récifs en 2021 et la totalité en 2025. »

Acte 2. Hommage aux marins pêcheurs

L-Ifremer-sillonne-la-baie-de-Seine-et-la-baie-de-Saint-Brieuc-pour-evaluer-la-biomasse-de-coquilles-Saint-Jacques

« Notre pêche a fait un effort, ces dernières années et ces dernières décennies, inédit, qui montre que cette réconciliation des usages de la mer est possible. Je veux ici leur rendre hommage parce que c’est une activité qui, au quotidien, reste dure, aujourd’hui encore, à qui on a demandé, et j’y reviendrai là aussi, beaucoup d’investissements et de contraintes, mais qui a su comprendre que son avenir et son intérêt étaient dans cette préservation de la biodiversité, qui a su participer à ce travail de régénération des réserves halieutiques. »

« Nous sommes une grande nation de pêche et une grande nation de protection de la biodiversité parce que nous avons des marins, des pêcheurs qui ont le sens des responsabilités et ont su faire ces efforts. »

« Mais cette part que notre pêche représente, pêche mais aussi tous les métiers de la transformation, de la distribution, de la restauration et tout l’aval absolument indispensable de valorisation dont la France peut aussi être fière et qui permet de faire travailler toutes nos côtes, tous nos ports et a permis des spécialisations indispensables et une vraie excellence française, sa force, c’est d’avoir compris, et nous y reviendrons sans doute lors de notre débat, c’est d’avoir compris l’importance de la durabilité, de la traçabilité. C’est d’avoir compris le caractère essentiel du maintien des réserves halieutiques, le caractère essentiel des pratiques de pêche et des caractères de cette pêche. »

Acte 3. 1 gigawatt (GW) d’éolien en mer par an d’ici à 2024.

©Ouest France

« Je vais vous parler avec franchise : qu’un pays comme le nôtre qui compte près de 20 000 kilomètres de côtes et possède de ce fait un des potentiels les plus importants au monde en la matière ne soit pas aujourd’hui en pointe sur ce domaine est incompréhensible. Il est donc urgent de mettre fin à des années de procédures administratives trop lentes, d’hésitations, de renoncements, parfois de remboursements. C’est chose faite. Il y a quelques mois, ceux qui me connaissent savent que je fonctionne ainsi, par impatiences successives répétées et entêtement, nous avons enfin débloqué les projets qui étaient en cours et la construction du premier parc éolien français en mer a été lancée à Saint-Nazaire. C’était une étape importante, mais je veux ici confirmer que le mouvement va se poursuivre d’ici 2024. L’Etat attribuera ainsi, chaque année, 1 gigawatt de puissance supplémentaire, soit l’équivalent d’un à deux parcs éoliens chaque année. »

« Mais c’est un travail derrière qu’il ne faut pas négliger, qui est un travail avec nos pêcheurs et tous ceux qui ont l’usage de la mer, parce qu’il faut que les conflits d’usage soient réglés avant que les parcs ne soient déployés, et là aussi, à chaque fois, nous avons su régler ces problèmes et il faut continuer dans l’esprit de responsabilité. Et c’est un travail exigeant en termes financiers, parce que j’ai regardé aussi les contrats, on a mis du temps parce qu’on a renégocié les contrats. On faisait payer parfois à l’Etat, pour 20 ans, des prix fous. Donc je suis pour développer les filières, mais moi, je ne suis pas pour payer pour 20 ans, à un ou deux opérateurs, des prix déraisonnables, parce que c’est le contribuable qui paye. »

©Gardez les Caps

Les pêcheurs artisans saisissent le tribunal de l’Union européenne

Les PECHEURS ARTISANS confirment qu’aucun des 6 projets d’éolien en mer des 1er et 2ème appels d’offres ne pourra démarrer, tant que la France ne se sera pas expliquée sur l’illégalité de l’aide financière qu’elle leur a attribuée.

©Pecheurs Artisans

Il n’y a pas que le plastique pour détruire la biodiversité de l’océan, la ressource en poissons et coquillages, et par conséquence provoquer la disparition des pêcheurs artisans.

Il y a les ÉOLIENNES en MER qui viennent s’installer arbitrairement et avec brutalité sur les zones de pêche artisanale, chassant les pêcheurs, détruisant les écosystèmes marins, ruinant les efforts de plusieurs décennies passées à mettre en place une pêche responsable respectueuse de la ressource.

Les six projets d’éolien en mer français du premier appel d’offres (Fécamp, Courseulles-sur-Mer, Saint-Brieuc, Saint- Nazaire) et du deuxième appel d’offres (Dieppe-Le Tréport, Yeu-Noirmoutier) sont TOUS envisagés dans les MEILLEURES ZONES DE PECHE ARTISANALE française , à quelques encablures des côtes de la Manche et de l’Atlantique.

Les Pêcheurs Artisans sont formellement opposés à ces six projets, et à toute implantation d’éolien industriel sur une zone de pêche.

Les Pêcheurs Artisans ont déposé un recours devant le Tribunal de l’Union européenne demandant l’annulation de la décision de la Commission européenne du 26 juillet 2019 autorisant 20 milliards d’euros d’aides à ces six projets.

Pendant toute la durée de ce recours, l’engagement des travaux de construction de chacun des six projets est illégal.

Par ailleurs, il est aujourd’hui incontesté que ces six projets d’éolien en mer côtière ne contribueront pas à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ils ne serviront pas non plus à lutter contre le réchauffement climatique.

Le président de la CRE (Commission de Régulation de l’Energie) s’exprimant sous serment, a déclaré le 4 avril 2019 : « Le développement des énergies renouvelables électriques ne sert donc pas à réduire les émissions de CO2. Il faut le rappeler, car on dit beaucoup de mensonges à ce sujet, et encore récemment à la télévision. Cela n’a aucun sens et procède d’une forme de populisme idéologique. »

(Commission d’enquête sur l’impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l’acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique, audition de M. Jean- François CARENCO, compte rendu n °8, 4 avril 2019, page 3).

Nous ne cèderons pas.
Le combat continue

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