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Académie des sciences : avis sur la transition énergétique

Académie des sciences

Nous publions le communiqué de presse de l’Académie des sciences qui donne très clairement son avis sur « des énergies qui ne sont ni contrôlables ni distribuables en fonction des besoins. »
N’oubliez pas de lire l’avis complet (12 pages), en ligne sur http://www.academie-sciences.fr/activite/rapport/avis_060115.pdf

Communiqué de presse, Paris, le 22 janvier 2015

« AVIS SUR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE »
Contribution de l’Académie des sciences au débat sur le projet de loi

La transition énergétique fait l’objet d’un projet de loi prochainement en discussion au Sénat1. L’Académie des sciences soutient les objectifs de réduction de la consommation des énergies carbonées fossiles et d’amélioration de l’efficacité dans l’utilisation de l’énergie. Cependant les mesures proposées pour la transition et leur échéancier méritent d’être analysés de façon critique. Le présent Avis* s’appuie sur une étude engagée au sein du Comité de prospective en énergie de l’Académie des sciences en juin 2013 et sur des auditions et réflexions menées dans divers cadres. L’Avis est volontairement bref, pour en permettre une lecture aisée2.

* AVIS DE L’ACADEMIE DES SCIENCES SUR LA TRANSITION ENERGETIQUE

Quelques chiffres définissent l’ambition de la France pour sa transition énergétique : entre 2012 et 2050, il s’agit de réduire de moitié l’énergie consommée (on passerait de 154 à 77 millions de tonnes équivalent pétrole de consommation d’énergie finale), de réduire de 40 % en 2030 les émissions de gaz à effet de serre (par rapport au niveau de 1990), de porter la part des énergies renouvelables à 23 % de la consommation finale brute d’énergie en 2020 puis à 32 % en 2030… A-t-on déjà les solutions pour réaliser ces transformations ? Quels sont les obstacles à surmonter pour faire face à une croissance rapide des renouvelables intermittents (éolien et solaire), régler les problèmes posés par leur intégration dans le réseau et compenser leur variabilité ? Connaît-on l’impact sur le système électrique dans son ensemble d’une part de l’électricité d’origine nucléaire ramenée de 75% à 50% en seulement 10 ans ? Que peut-on espérer en termes d’efficacité énergétique, et dans quels domaines ?

Face à ces questions complexes, l’Académie souligne les difficultés à vouloir atteindre trop vite certains objectifs. Elle recommande d’adopter une trajectoire réaliste et rappelle la place favorable de la France ; son indice d’émission est d’environ 5t de CO2 par habitant et par an, alors qu’il est de 9 pour l’Allemagne et de 16 pour les États-Unis. En termes d’énergie primaire, la part des énergies fossiles est de 53 % en France alors qu’elle est de plus de 80 % en Allemagne. Ces chiffres sont principalement associés à l’utilisation majoritaire des énergies hydraulique et nucléaire dans la production d’électricité.

L’Académie observe que la question du stockage à grande échelle de l’énergie électrique n’est pas résolue. Elle souligne la nécessité du recours à des énergies fossiles pour compenser les sources éolienne et photovoltaïque en l’absence de vent ou de soleil ; le facteur de charge3 est de 23 % pour les éoliennes terrestres et de 13 % pour le photovoltaïque. Une réduction accélérée du nucléaire pourrait conduire à une augmentation paradoxale des émissions de gaz à effet de serre, dégradant ainsi la position favorable en matière d’émission de CO2, de coût pour l’usager et de compétitivité industrielle.

L’Académie constate que la nature du mix électrique actuel, fortement décarboné, est adaptée au développement du véhicule électrique (on peut atteindre des niveaux d’émission inférieurs à 20 g de CO2/km) mais elle estime qu’il faut aussi continuer à travailler sur les solutions basse consommation (véhicule 2 litres/100km) pour les motorisations thermiques et hybrides, qui sont majoritaires dans la flotte actuelle. Dans le domaine du bâtiment, des réductions significatives d’énergie consommée peuvent être obtenues d’ici 2050 mais il faudra pour cela un important dispositif de financement public et privé, ainsi qu’une évaluation continue des performances énergétiques obtenues. Plus qu’on ne le croit, la science et la technologie doivent être largement mobilisées pour avancer sur toutes les questions soulevées par l’énergie.

Avis adopté à l’unanimité en assemblée plénière le 6 janvier 2015

1- Projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte, adopté en première lecture à l’Assemblée Nationale (octobre 2014). Il sera discuté au Sénat du 10 au 13 février 2015 : http://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl14-016.html

2- L’ensemble des questions sur l’énergie est examiné dans un rapport et un avis antérieurs – La recherche scientifique face aux défis de l’énergie (Rapport, EDP Sciences, 2012) – Éléments pour éclairer le débat sur les gaz de schiste (Avis, 2013).

3- Rapport entre l’énergie réellement produite par une installation sur une période de temps déterminée et l’énergie qui serait produite par cette installation fonctionnant à sa puissance nominale pendant la même période.

Contact : presse@academie-sciences.fr

 

° Energies renouvelables ° Production d’énergie locale ° Autonomie énergétique de la Bretagne ° : EDF a arrêté la centrale hydroélectrique du Pont-Rolland à Hillion

Barrage du Pont-Rollant
EDF abandonne le barrage de Pont-Rolland producteur d’électricité renouvelable, non polluante, d’un faible coût de revient, dont la production annuelle est de 5,6 millions de KWH, à l’heure ou l’État commande une Centrale à Cycle Combiné Gaz (CCCGaz) à un groupe privé, DIRECT ENERGIE sur la commune de Landivisiau, lui accordant des primes CSPE de 42 millions d’euros par an pendant 20 ans reconductible 20 ans.

L’association SAUVEGARDE DU PENTHIEVRE demande une remise en service urgente du barrage de Pont-Rolland à Hillion, et donne rendez-vous Mercredi 11 février 2015 à 11h à l’entrée du viaduc des Ponts-Neufs, côté commune d’Hillion.

VIDEO
André Pochon de SAUVEGARDE DU PENTHIEVRE retrace l’historique de l’abandon par EDF de la centrale hydroélectrique du Pont Rolland.

ARTICLE DU TELEGRAMME (2 février 2015)
« L’association Sauvegarde du Penthièvre tenait, samedi, son assemblée générale, présidée par André Ollivro, et en présence d’André Pochon, Mona Bras, conseillère régionale; Jean Basset, maire honoraire de Trégueux; le dessinateur Christophe Lazé; du médecin Claude Lesné et des parents de Thierry Morfoisse.
(…) Le principal sujet évoqué lors de cette assemblée a été le barrage du Pont-Rolland et sa centrale hydroélectrique. Depuis 2009, des actions sont menées pour conserver ce barrage et sa centrale électrique qui devait être détruit afin de faciliter la remontée des anguilles vers le Gouessant. Actuellement, la centrale est arrêtée et le conseil général paie pour maintenir cette installation en état.
(…) Une pétition, soutenue par le député Michel Lesage, est en cours mais si les politiques ne sont pas contre, aucun ne souhaite financer le projet. »
http://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/pommeret/sauvegarde-du-penthievre-hautes-tensions-02-02-2015-10512635.php

PETITION : http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/reprise-production-electrique-pont-909.html
« Or, à l’heure ou la menace de « black out électrique » est agitée comme un chiffon rouge pour faire croire à la nécessité de construire la centrale gaz de Landivisiau, il semble pour le moins curieux qu’EDF (dont l’actionnaire principal est l’État à hauteur de 70%, garant des missions de service public de cette Société Anonyme à Conseil d’administration dont le Président-Directeur Général est nommé en Conseil des ministres) décide d’abandonner le barrage de Pont-Rolland dont la production annuelle est de 5,6 millions de KWH, de surcroit modulables aux heures de pointes.
L’abandon de ce barrage producteur d’électricité renouvelable, non polluante et d’un coût de revient modeste car les ouvrages construits depuis 78 ans sont amortis depuis des décennies, cet abandon est incompréhensible et inadmissible. EDF a provisionné plus de 600.000€ pour couvrir d’éventuels frais de gros travaux. Depuis sa fermeture, cette somme est ponctionnée au rythme de 40.000 euros par an pour assurer les missions de surveillance du site imposées par l’État.
Pendant le même temps, au regard des tarifs d’achat de l’électricité par EDF soit 42 € le Mw/h au marché de gros (référence nucléaire), la centrale de Pont-Neuf n’a pas produit 3.22GWH, et a donc perdu 1.354.752 € de recettes ! Par contre, s’il fallait déconstruire ce barrage hydroélectrique, cela couterait entre 2 à 4 millions d’euros. »
Mona BRAS
 (Conseillère régionale UDB)

Ailes Marines à la Fête de la Coquille de la Baie de St-Brieuc à Paris, main dans la main avec l’Office de tourisme de la Baie

Le soutien de nos élus au développement à marche forcée de l’éolien en mer a battu un nouveau record ce week-end, bafouant les règles élémentaires de la démocratie.

24.01.15.Fête de la Coquille 4Les études d’impacts environnementaux du projet éolien industriel en baie de Saint-Brieuc ne sont pas connues. L’enquête publique n’a pas encore eu lieu. Mais au cœur de la Fête de la coquille de la baie de Saint-Brieuc qui se tient chaque année à Paris sur la butte Montmartre, l’Office de tourisme de la baie de Saint-Brieuc « de Paimpol aux Caps » faisait stand commun avec Ailes Marines.

24.01.15.Fête de la Coquille 5Dans son communiqué de presse, la CCI des Côtes d’Armor écrit :  » Nous remercions également Ailes Marines qui nous appuie et exposera comment les futures éoliennes prévues au large de la Baie de Saint-Brieuc cohabiteront demain avec les ressources marines et l’activité pêche. » Communiqué de presse Fête de la coquille 2015

Le programme distribué par le stand de l’Office de tourisme accorde deux pages à Ailes Marines pour exposer son projet. Programme Fête de la coquille 2015

Oubliés les 248 forages profonds, la préemption de 77 000 hectares de la baie et leur cortège de nuisances : turbidité de l’eau, bruit, vibrations des jackets, pollution de l’eau par les huiles et les produits chimiques, perturbation de l’activité des pêcheurs, réduction du nombre de bateaux, difficultés de circulation par contournement de la centrale, augmentation du prix de la coquille, réduction de la production de surgelés, etc. etc. Les coquilles, pas bêtes, migreront.

Beaucoup de nos adhérents se sont indignés de cet attelage anti-démocratique. Voici quelques uns des messages qui ont été adressés à la CCI des Côtes d’Armor.

« On peut vraiment dire qu’Ailes Marines ne manque pas d’air !
 Voilà une entreprise qui se propose de saccager 350 km de nos plus belles côtes et de ravager les ressources de la baie et qui, parce qu’elle circule « à chéquier ouvert », essaye de s’acheter une virginité dans vos manifestations.
On connaissait ses possibilités de corruption. J’ignorais qu’elles vous touchaient aussi.
 La prochaine fois que vous organisez une « fête des poulaillers », n’oubliez pas d’inviter le renard !
 »

« S’il y en a un qui doit être mort de rire en compagnie de ses amis financiers, c’est bien le directeur d’Ailes Marines. Il a réussi au-delà de ses espérances : être le grand ordonnateur de la Fête de la Coquille d’Erquy en compagnie  des Pêcheurs, de l’office du tourisme et autres… bientôt sacré bienfaiteur des Côtes d’Armor. Chapeau ! Il mérite vraiment une augmentation. Il ne doit même pas en revenir lui-même d’avoir pu, avec une telle facilité,  berner les corps constitués et annexes. Certes avec monnaie sonnante et trébuchant … ça aide. Une nuance, néanmoins, peut-être bénéficie-t-il d’interlocuteurs qui ont perdu toute raison commune ou manquent de discernement ? Il attendra un peu pour la légion d’honneur. En tout cas, pour l’instant, il doit bien se marrer. Avec tous mes regrets. »

« Que vient faire Ailes Marines à la fête de la coquille Saint-Jacques ? S’il parait tout à fait normal que les collectivités territoriales et les acteurs de la filière sponsorisent cette manifestation,  je m’interroge sur la présence d’un industriel  qui n’a rien à voir avec la filière et dont le but n’est que de faire de l’argent en abimant les fonds marins, en défigurant les sites des caps d’Erquy et de Fréhel …  BRAVO !!!! L’argent rend aveugle et éloigne du bon sens. Aussi, je vous recommande, pour l’année prochaine, de solliciter TOTAL, vous disposerez ainsi d’un budget supérieur ! »

« Je viens de m’apercevoir que la fête de la coquille était sponsorisée, entre autres, par Ailes Marines. Après les écoles de voile, les fédérations de pêche. Tout cela pour planter 62 mâts, soit 248 fondations, en pleine zone de pêche à la coquille… C’est un vrai scandale, et vous êtes coupable de l’accepter. Ce n’est plus la fête de la coquille, c’est son enterrement, car ces délicieux coquillages ne résisteront certainement pas au saccage de la Baie par ce consortium. C’est pas grave, on mangera des moules espagnoles !

« Vraiment, c‘est le comble ! Comment imaginer que la CCI des Côtes d’Armor laisse sponsoriser la fête de la Coquille Saint-Jacques (Paris 24 & 25 janvier 2015) par l’entreprise qui, précisément, en voulant installer une usine éolienne en baie de Saint-Brieuc, va réduire la zone de pêche, remettre en cause l’attrait touristique, la beauté naturelle des paysages et détruire une partie des écosystèmes … et des emplois.Bravo à ceux qui ont en charge la promotion des Côtes d’Armor : après le slogan débile « Ailleurs c’est tout à côté » (dit autrement : allez ailleurs ce n’est pas loin), voici maintenant «Le tourisme industriel allié de l’environnement», et des remerciements à l’entreprise qui orchestre le massacre de la baie de Saint-Brieuc. (…) On ne saurait faire pire ! Dans les anales des perles de Côtes d’Armor, quand les coquilles auront déserté la baie, on y trouvera assurément le CCI22, en charge du développement durable des entreprises et du département. »

« Comment faire pour remplir rapidement sa boîte de messages d’indignations ?

Je pense que vous avez fort bien réussi, car se faire complice d’AILES MARINES, en acceptant ce sponsoring, et promouvoir le développement économique et surtout touristique de notre département, c’est vraiment suicidaire, osé et honteux.
Tous les coups sont peut être permis, mais en matière d’hypocrisie, difficile de faire mieux !!!
Beaucoup de personnes comme moi vont réagir, mais seulement une poignée pourtant aura le courage néanmoins de vous écrire quelques lignes. Il est prouvé par la Cour des Comptes, par Gérard MESTRALLET PDG de GDF SUEZ, par de nombreux scientifiques, que ce projet non seulement est démesuré, mais que le coût est prohibitif et sans cesse remanié par rapport à l’appel d’offre initial. Projet scandaleux d’autant plus que pour produire une 
énergie  » clean « , (c’est relativement vrai pour 23 % ), il faudrait trouver une énergie complémentaire comme la future centrale qui devrait être installée à LANDIVISIAU qui, contrairement à une énergie propre produira des gaz à effet de serre pour au moins 77 % !!!
Merci de m’aider à chercher la LOGIQUE, ce qui démontre bien l’absurdité de ce projet !!!

Pourquoi se jeter à corps perdus dans l’éolien, attendons de voir d’autres systèmes moins polluants sans doute comme l’hydrolien et d’autres …
Un peu de patience avant de faire n’importe quoi, nous avons en France des chercheurs, des scientifiques, laissons les travailler et proposer quelque chose plus en adéquation avec la fourniture d’énergie et le respect de l’environnement tout en minimisant les coûts.

J’oserai ajouter : A qui profite le crime, si ce n’est que de faire du PROFIT en se foutant complètement de l’intérêt de nos côtes.
Comment pourrait on concilier le fait d’avoir une usine marine d’éoliennes off shore et vouloir défendre deux caps classés d’ERQUY et de FREHEL ???

Je m’exprime en tant que citoyen responsable avec ce droit que nous est cher à toutes et à tous.
J’attends donc vos réponses sur ces différents points.

Veuillez agréer …

24.01.15.Fête de la Coquille 1

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2015 : année décisive

Voeux Gardez les Caps 20152015 est une année décisive qui va mobiliser Gardez les Caps sur tous les fronts.

Nous vous proposons un argumentaire de poche, vademecum de l’opposant au projet éolien industriel en baie de Saint-Brieuc, qui expose de façon synthétique et pratique les raisons de notre opposition.

Document utile quand il faut expliquer, débattre, convaincre. Vous noterez les trois accroches de la première page: Saccage environnemental, Inutilité énergétique, Aberration économique, SIA un acronyme facile à retenir.

Le PDF comporte 2 pages à imprimer recto-verso et à plier en portefeuille.
Cliquez ci-dessous pour télécharger
vademecum recto
vademecum verso

Quatre comités d’étude ont été créés dans l’association : Energie, Environnement, Juridique, Communication.

Notre site internet s’est enrichi. Pensez à vous informer dans les rubriques POUR S’INFORMER et MEDIAS. Très prochainement, une page Facebook attractive va être créée afin d’élargir (et rajeunir) l’audience de l’association.

Nos rencontres avec les associations des 5 autres sites retenus pour l’éolien offshore (Le Tréport, Fécamp, Courseulles, La Baule/St-Nazaire, Yeu/Noirmoutier) sont désormais régulières.

De nouvelles actions juridiques vont être engagées. Plus que jamais, nous avons besoin de vous, besoin de nouveaux adhérents. Nous lançons un appel à tous ceux qui souhaiteraient s’impliquer davantage dans l’association, les compétences nécessaires et les tâches à partager sont nombreuses : – compétences scientifiques/techniques : énergie, environnement, océanographie, ingénierie très grandes constructions, géologie des fonds marins… – correspondant de secteur géographique : organisation de réunion, distribution de tracts, recrutement d’adhérents… – web designer, graphiste : site web, tracts, affiches… – administration (secrétariat, comptabilité) N’hésitez pas à nous contacter, par mail de préférence, en indiquant vos souhaits.

Rémi Loyer
Président

Les éoliennes aux mains d’Areva et Total

Une Aujourd'huiUne Aujourd'hui

« Fabrice Nicolino va bien et… il écrit (…) il remarchera, même si cela prendra du temps. Il a recommencé à écrire. Et remercie toutes celles et tous ceux qui l’ont soutenu et le soutiennent. »  Reporterre, http://www.reporterre.net/Fabrice-Nicolino-va-bien-et-il

Nous reprenons l’article de Fabrice Nicolino publié par Charlie Hebdo le 16 avril 2014, et sur son blog « Planète sans visa » le 25 avril dernier. http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=12

Les éoliennes aux mains d’Areva et Total
« Un nouvel Eldorado pour les transnationales françaises de l’énergie : les éoliennes en mer.  Un accord inédit lie le WWF, Greenpeace, les Amis de la Terre et les compères du nucléaire, du gaz et du pétrole réunis

Cherbourg, capitale de la propagande. La semaine passée – les 9 et 10 avril -, le syndicat des énergies renouvelables (SER) organisait dans le Cotentin les premières « Assises nationales des énergies marines renouvelables ». Formidable ? Dégueulasse. Pour bien comprendre ce qui se passe, il faut commencer par présenter la bête. Le SER (http://www.enr.fr) n’est pas un syndicat, c’est une vaste réunion de compères créée en 1993, où dominent quelques poids lourds comme EDF, Gdf-Suez, Total, Alstom, Areva. La fine fleur du nucléaire, des turbines industrielles qui lui sont souvent liées,  et des combustibles fossiles comme le gaz ou le pétrole. Peut-on trouver plus merdique ? Non.

À Cherbourg, on a discuté de l’avenir prévisible de deux très gros dossiers. Les éoliennes offshore et les hydroliennes. Pour les premières, c’est vraiment parti après des années de valse-hésitation. On peut voir le coup d’envoi dans une lettre un poil hallucinante datée du 18 septembre 2009. Toute la galaxie écolo officielle – celle qui a donné dans le Grenelle de l’Environnement de Sarkozy – a posé sa signature. Le WWF, Greenpeace, Les Amis de la Terre, entre autres.

Ces écolos bien-élevés hurlent à la mort, car « les adversaires de l’énergie éolienne s’apprêtent à une nouvelle campagne de dénigrement avec, pour point d’orgue, l’organisation de leur manifestation annuelle le 26 septembre ». Où ? Au Mont Saint-Michel, où ces crapules prétendent qu’il existe un projet d’éoliennes offshore. Et blababli et blablabla. Le texte est un hymne au progrès techno, et peste contre des projets de loi susceptibles de nuire à l’éolien et à son « rôle important dans la lutte contre le changement climatique et pour le développement économique ».

Non, ce n’est pas un dépliant du ministère de l’Industrie, quoique. On a oublié l’un des signataires, un certain André Antolini, alors président du SER évoqué plus haut. Antolini est une caricature, qui a été – entre autres – président de la Fédération nationale des promoteurs constructeurs (FNPC), du Conseil national de la construction (CNC), et directeur général délégué d’EDF-énergies nouvelles. Bref, un bon camarade. Comme les écolos estampillés se sont-ils embarqués à bord d’une telle galère ? Mystère des profondeurs. En tout cas, Sarkozy embraie aussitôt et débloque un dossier jusque là en panne. En janvier 2011, il annonce un appel à projets portant sur 10 milliards d’euros et cinq sites offshore : Dieppe-Le Tréport, Fécamp, Courseulles-Sur-Mer, Saint-Brieuc et Saint-Nazaire. En moins de dix ans, 600 éoliennes doivent être construites en mer.

En avril 2012, le noble Éric Besson annonce les résultats de l’appel d’offre. EDF, alliée avec Alstom et un Danois, ramasse la mise pour Courseulles, Saint-Nazaire et Fécamp. Areva et un Espagnol s’emparent de Saint-Brieuc, et Le Tréport est repoussé. Besson sanglote et lâche au micro : « Cette décision va conduire au développement d’une nouvelle filière industrielle à vocation mondiale, avec 10.000 emplois industriels créés, et positionner la France parmi les leaders mondiaux de l’industrie éolienne offshore ».

Rebelote en novembre 2013 : le gouvernement lance un second appel d’offres pour deux champs d’éoliennes offshore au large du Tréport et de Noirmoutier. Cette fois, le SER d’Antolini et de Jean-Louis Bal, son remplaçant, ne se sent plus, et annonce carrément 30 000 emplois d’ici 2030 si on lui refile toutes nos côtes. Toutes ? Quand même pas. La carte établie pour l’occasion se concentre sur la mer du Nord et la Manche, l’Atlantique au sud de Saint-Nazaire, et quelques spots en Méditerranée. Pour l’instant. On en est là, au point de bascule d’un gigantesque projet d’industrialisation côtière. La France octroie la mer proche à ceux qui ont pourri la France et le monde – Total, c’est Elf, et les satrapes africains – à coup de centrales nucléaires, de barrages géants – celui des Trois Gorges, en Chine, c’est Alstom – et de derricks dans le cul des pauvres du Sud.

Est-ce bien raisonnable ? Gloire à l’association Robin des Bois (www.robindesbois.org), qui a décidé, bien seule, de relever le gant. Dans un communiqué cinglant publié le 8 avril, elle pose la seule question qui vaille : « Nous avons dégradé le littoral. Allons nous maintenant transformer la mer côtière en zone industrielle ? ». À ce stade, ça craint déjà beaucoup, car « aucune étude d’impact sérieuse et contradictoire n’est disponible ». Rien sur les oiseaux, les mammifères marins, les poissons, les effets de barrière, les risques de collision.

Sérieusement, faut-il faire confiance à Areva et EDF pour assurer la fameuse « transition énergétique » ?

Encadré
Le raz Blanchard changé en tuyauterie

Cela s’appelle la fuite en avant. Les monstres énergétiques ne sont pas programmés pour penser la sobriété, mais seulement le gaspillage et la surproduction. L’exemple des hydroliennes entre à la perfection dans ce schéma mental.

Qu’est-ce qu’une hydrolienne ? Une turbine immergée qui utilise la puissance des courants sous-marins comme le font les éoliennes avec le vent. La technologie existe, mais ses effets demeurent inconnus. Prenons des exemples, du plus simple au plus général. Pour empêcher l’encrassage des turbines par les algues et le plancton, il faudra balancer sans cesse des produits antifouiling, qui sont parmi les pires perturbateurs endocriniens. Bien au-delà, les hydroliennes modifient fatalement les courants marins, la sédimentation, les zones de pêche. Le risque de ce que les biologistes appellent des « zones mortes » est évident.

Le projet le plus fou de tous concerne le raz Blanchard, qui est l’une de nos vraies merveilles. Il s’agit d’une sorte de torrent sous-marin d’une puissance stupéfiante – la vitesse du courant peut dépasser 5m/seconde -, à l’ouest de Cherbourg. Nul ne sait comment ce trésor s’insère dans les écosystèmes locaux et régionaux, mais les ingénieurs ont décidé de le traiter comme une grosse canalisation. Un tuyau.

Où irait l’électricité ainsi produite ? Droit dans la ligne THT qui partirait du futur réacteur nucléaire EPR de Flamanville, en direction du réseau national d’EDF. La poursuite du même, encore et toujours. Reiser, Gébé, où sont passés l’an 01 et les petites éoliennes au-dessus des toits ? »

Publié le 25 avril 2014 dans Développement, Industrie et propagande

Ailes Marines change son projet, le diffère, multipliant des déclarations autoritaires qui masquent beaucoup d’inconnues

Ouest France accorde de larges colonnes à l’interview d’Ailes Marines au Salon Nautic 2014

Quels enseignements tirons-nous de cet article ?

Le report du projet et les modifications, officialisées par Ailes Marines, sont l‘aveu des volte-face techniques et des inconnues sur la faisabilité du projet !
Les descriptions techniques présentées lors du débat public sont devenues obsolètes. Les études d’impacts environnementaux doivent être complétées. Les difficultés d’AREVA (fournisseur des turbines) sont évoquées et des turbines franco-espagnoles sont désormais envisagées. L’opposition de la plupart des associations environnementales est reconnue, celles-ci étant accusées de désinformer et de manipuler la population.
En conclusion, le journaliste interpelle Ailes Marines ; « Inquiétudes du côté d’AREVA, risques de recours, montées des oppositions : cela fait beaucoup d’inconnues ».

Que dire alors de l’affirmation d’Ailes Marines ? « Ce parc se fera, conformément à la volonté exprimée par l’Etat lorsqu’il a lancé l’appel d’offres »

Ailes Marines nie les inconnues et feint d’ignorer que ce projet prévoit une enquête publique et des recours démocratiques.

Nous répondons que Gardez les Caps sera au rendez-vous de l’enquête publique, pour dénoncer le saccage environnemental programmé de la baie de St Brieuc, l’inutilité énergétique de l’éolien industriel en raison de l’intermittence du vent qui rend indispensable son couplage avec une centrale thermique polluante, ainsi que le coût pharaonique de ce projet non rentable que les consommateurs devront payer par la taxe sur leur facture d’électricité (CSPE).

2014 12 09 article OF interview Ailes Marines au salon Nautic 2014

L’absence de dialogue avait également caractérisé la réunion du 20 novembre dernier à Saint-Brieuc (5ème réunion de l’instance de concertation et de suivi de l’éolien en mer).

Au cours de cette réunion, les promoteurs du projet se sont exprimés pendant environ 2 heures, sans présenter de nouveauté par rapport aux modifications déjà connues. A l’issue des exposés, seules les associations environnementales sont intervenues. Nous avons assisté au silence assourdissant des élus locaux, des acteurs économiques et du tourisme présents à cette réunion.

Comme lors des réunions précédentes, cette 5ème réunion de l’instance, dite de concertation et de suivi de l’éolien en mer, s’est réduite à un moment d’information sur l’avancement du projet par les promoteurs et les représentants de l’Etat : l’Etat continue à soutenir le maître d’ouvrage qu’il a choisi, le laisse oeuvrer dans ses arrangements techniques et ses opérations de lobbying. Le maître d’ouvrage agit comme si le projet était déjà adopté, alors que l’enquête publique n’a pas eu lieu, que des inconnues majeures persistent, aussi bien techniques qu’environnementales.

Il faut rappeler que ni l’implantation en plein centre de notre baie emblématique, ni la recherche d’un mix énergétique régional alternatif n’ont été soumis au débat approfondi avec la population. L’Etat semble également aveugle et sourd à l’opposition quasi unanime des associations environnementales indépendantes.

De fait, jusqu’à présent, les décisions prises en vase clos sont imposées, selon un dogme énergétique d’Etat que les élus et les instances économiques officielles paraissent obligés d’accepter.

2014 12 03 compte rendu instance de concertation du 21 novembre 2014

Route du rhum 2014

EOLIENNES…NON

Au Cap Fréhel, dès 10 heures du matin, nos adhérents ont distribué pacifiquement et dans la convivialité près de 10 000 fiches d’information aux 40 000 spectateurs venant progressivement se poster sur les majestueuses falaises du cap pour assister au départ de la Route du Rhum 2014.

L’immense majorité d’entre eux a manifesté son soutien. Lors des discussions beaucoup ont découvert l’énormité du projet, ont pris conscience de l’incroyable saccage environnemental programmé dans la baie, de l’inanité énergétique d’éoliennes qui fonctionneront 25 % du temps de façon intermittente (pas de vent/trop de vent = pas d’électricité produite !), de l’aberration économique de ce projet pharaonique peu performant qui serait financé à gros renforts de subventions payées par les citoyens puisque non rentable (par un impôt supplémentaire, la taxe CSPE sur les factures d’électricité).

Au Fort La Latte, après que nous ayons hissé la banderole (EOLIENNES … NON !) au sommet du donjon, le groupe de visiteurs a bénéficié d’un exposé sur les multiples nuisances du projet, notamment touristiques. Le Fort, site emblématique de Bretagne, a battu cette année son record de fréquentation. Comment demeurer indifférent, quand on sait que le champ éolien d’une superficie de 80 km2 aura quasiment la taille de la ville de Paris (105 km2), mais d’un Paris composée de mâts de fer flashant tous les quarts de seconde, des mâts plus hauts que la tour Montparnasse …

Sur la plage des Grèves-d’en-Bas, nos amis surfeurs n’ont pas été en reste. Ils ont installé une banderole (NOTRE HORIZON N’EST PAS A VENDRE) sur la dune au-dessus des Grèves-d’en-Bas, qui a sensibilisé les centaines de visiteurs et randonneurs venus au Cap à pied. Les surfeurs sont très inquiets de l’effet récif provoqué par les 62 éoliennes et de son impact sur la houle, alors que le spot du Cap Fréhel et des alentours est l’un des plus fameux de Bretagne, attirant un nombre croissant de surfeurs.

En dépit de cet important dispositif qui couvrait le cap de la pointe de Fort-la-Latte à l’est, jusqu’aux Grèves-d’en-Bas à l’ouest, la quasi-totalité des médias présents sur le site, télévision et presse, n’a rien vu. Ni les banderoles de 9m, ni les adhérents de Gardez les Caps déployés le long du sentier d’accès à la Fauconnière, qui, de 10 heures du matin à 14 heures 30, ont distribués 10 000 dossiers d’information sur le projet éolien en face de Fréhel, suscitant de très nombreuses discussions spontanées avec le public.

Les images diffusées de Fort-la-Latte sont des images d’archives, la banderole n’y est jamais visible, alors qu’elle a été présente toute la journée du 2 novembre, installée en haut du donjon la veille au soir, et retirée lundi matin.

D’autre part, aux alentours de 15 heures, avant le passage de la bouée de Fréhel par les navigateurs, un officier de la gendarmerie a demandé à nos adhérents de replier la banderole déployée sur le cap, sur « ordre de la hiérarchie » pour « trouble à l’ordre public », la scène étant filmée par la cameraman de la gendarmerie.

L’AFP n’a vu que « l’œil interrogateur des colonies d’oiseaux ».

« Le littoral marin est inséparable du littoral terrestre, et massacrer l’un c’est massacrer l’autre. »

Nous publions la déclaration faite le 1er octobre 2014 devant le Président du Réseau des Grands Sites de France, Monsieur Louis VILARET et devant le Vice-Président du Conseil Général, Président de l’O.G.S. Cap d’Erquy-Frehel, Monsieur Philippe MESLAY, par Jean de La Motte de Broöns, Délégué Départemental de la SPPEF pour les Côtes d’Armor.

« La question que nous aurions aimé poser aux différents intervenants et participants des XVIe Rencontres des Grands Sites, est la suivante : “ Le label Grand Site est–il compatible avec le parc éolien offshore de la Baie de Saint-Brieuc ? ”

Pour la Société de Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France, association nationale, créée en 1901, reconnue d’utilité publique et agréée par le Ministère de l’Environnement, dont je suis le Délégué pour les Côtes d’Armor,  la réponse est : non ! Le littoral marin est inséparable du littoral terrestre, et massacrer l’un c’est massacrer l’autre.

J’ajoute que outre les associations locales comme Gardez les Caps, Fréhel Environnement, ou la toute nouvelle Association Amis du Grand Site Cap d’Erquy-Cap Fréhel, toutes membres de la SPPEF, et opposées résolument au projet d’Ailes Marines, une autre association nationale dont je suis  membre, La Demeure Historique, s’oppose à ce projet, car il impacte négativement l’un des monuments emblématiques des Côtes d’Armor : le Fort-la-Latte, classé Monument Historique. Le Conseil Général, qui dépense beaucoup d’argent pour la restauration d’autres monuments historiques sur la côte comme l’abbaye de Beauport et le château de La Roche-Jagu, devrait porter la même attention au Fort-la-Latte, bien qu’il soit en mains privées.
On objectera que le Ministère ne voit aucune incompatibilité ? Mais sur quels critères et quels arguments ? Il s’agit là d’une simple pétition de principe sans aucune valeur.  Je prendrai l’exemple que je connais bien, de la cathédrale de Chartres, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, visible à plus de 30 km à la ronde, bien que le plus haut de ses deux clochers ne culmine qu’à 115 m. Son rayon de protection est de 23 km. Et l’on voudrait installer des éoliennes de 215 m (soit 100 m de plus), à seulement 16 km du Cap d’Erquy et à 17 km du Cap Fréhel ? C’est aberrant !

Accepter la création de cette véritable usine éolienne côtière serait créer un précédent redoutable pour tous les Grands Sites de France. Certes, on peut penser que certains seraient protégés par l’UNESCO, comme le Pont du Gard ou Chartres, mais rappelez-vous les alertes récentes sur le Mont-Saint-Michel, et les projets en cours menaçant Vézelay. Qu’en sera-t-il demain d’autres sites auxquels je vous sais attaché, comme Saint-Guilhem-le-Désert, le Cirque de Mourèze  ou le Lac du Salagou ? Le Conseil Général des Côtes d’Armor, alors que l’agriculture productiviste est  en plein marasme, sacrifiera-t-il la seconde activité économique du département, le tourisme ?

J’en viens à présent à l’aménagement lui-même du site. Nous avons les plus grandes craintes depuis que Madame Le Dissez, députée et Présidente du Conservatoire du Littoral, a commis un cahier d’acteur favorable au parc éolien. On lit également sous la plume de Monsieur Michel Dupré, collaborateur du Conseil Général, qu’il faudrait faire du Cap d’Erquy un quasi jardin public ! Pourquoi pas un Luna Park ?

Conserver aux deux caps leur aspect naturel et même sauvage, préserver un paysage marin exceptionnel, immuable depuis des millénaires, c’est cela qu’attendent les 1 600 000 visiteurs qui viennent chaque année les admirer, et non des boutiques, comme celles créées près du Pont du Gard, ou celles heureusement déplacées de la Pointe du Raz.

Je voudrais enfin souligner l’absence totale de démocratie dans le cadre de la procédure suivie. La concertation, ce n’est pas “cause toujours, tu m’intéresses…”, mais une véritable participation, y compris aux décisions du Comité de Pilotage. Trop souvent, nous voyons à quoi se réduit la vie locale, municipale comme départementale, 1 an de démagogie avant les élections, 2 jours de démocratie, puis plusieurs années d’autocratie… avant que le cycle ne recommence.

Je vous remercie de nous avoir écoutés, et peut-être  entendus. Et j’espère que vous voudrez bien  évoquer notre question initiale « L’attribution du Label Grand Site de France aux caps d’Erquy et de Fréhel vous paraît-elle compatible avec l’installation d’une usine éolienne en Baie de Saint-Brieuc ? » aux membres de votre Conseil d’Administration, comme aux 200 participants des Rencontres du Réseau des Grands Sites de France.

Jean de La Motte de Broöns, Délégué Départemental de la SPPEF pour les Côtes d’Armor

 

Eoliennes en mer : Grosse Inquiétude pour le spot de surf du Cap Fréhel

Près de 300 surfeurs gravitent autour du spot du cap Fréhel : « Un paysage fabuleux, une vague magnifique et un club qui marche ». Outre la pollution inévitable de l’écosystème marin, l’usine de 62 éoliennes et 215m de haut envisagée sur 8 000 hectares de la baie, fait redouter une modification du déferlement des vagues, avec des conséquence économiques négatives sur la fréquentation du site.

Article du Penthièvre, édition du 9 octobre 2014, Interview de Maël Soulaine, fondateur de Malicorne Surf Association

Malicorne Surf - Maël Soulaine

Depuis le début du projet, Maêl Soulaine, fondateur du club de surf Malicorne, s’est investi dans tous les débats. Inquiet pour son spot de surf, mais aussi pour l’impact environnemental des éoliennes offshore.

C’est un endroit prisé des surfeurs, « l’une des meilleures vagues de Bretagne, quand les conditions sont réunies », pour Maël Soulaine. Le spot des Grèves-d’en-bas à Plévenon, en contrebas du Cap Fréhel pourrait bientôt voir arriver au large les 62 éoliennes offshore du projet d’Ailes Marines. Impensable pour le surfeur. « Dès le départ, on s’est inquiété de l’impact des infrastructures sur la houle, et sur l’effet récif. C’est impossible de savoir ce que ça va donner, si le déferlement des vagues sera toujours d’aussi bonne qualité. Il est très dur de prouver que les fondations d’éoliennes ne vont pas impacter la houle. »

Etude d’impact – Ces doutes, il les a exposé plusieurs fois aux initiateurs du projet.  » J’ai demandé lors des débats publics et jusqu’ici, je n’ai pas eu de réponse. On nous a longtemps ignorés pendant ces réunions. Mais, je dois rencontrer Ailes Marines dans le courant du mois, pour qu’ils me présentent leur étude d’impact concernant la houle. » Maël Soulaine espère que cette étude répondra à ses questions, mais il prévient :  » quoiqu’il en ressorte, je ne cautionnerai pas ce projet. Les gens pensent que nous, les surfeurs, ne pensont qu’à notre vague, mais concernant les éoliennes, il y a bien plus que ça. »

« L’équilibre naturel en danger » – L’ancien étudiant en gestion de l’environnement, aujourd’hui, moniteur de surf dans le club qu’il a fondé en 2009, maîtrise son sujet. Il s’est longuement documenté sur les éoliennes offshore, et s’inquiète aussi pour la faune marine, et plus globalement pour l’environnement.  » Avec les éoliennes, fini les marsoins qu’on peut croiser l’été. Beaucoup d’espèces d’oiseaux au large pourraient aussi disparaître. L’équilibre naturel est en danger. Et je pense aux touristes du cap Fréhel : ils viennent pour le côté sauvage et préservé, pas pour voir 62 poteaux qui clignotent. » La modification du paysage avec les mats de 215m de haut au large, ne passe pas pour cet amoureux de l’océan qui surfe depuis l’âge de 13 ans.  » Pour moi, c’est une colonisation industrielle du large, où l’empreinte de l’homme était absente. La mer est le dernier endroit préservé. »

Les vagues du cap Fréhel attirent des riders confirmés, dont des compétiteurs de haut niveau, mais certains endroits, comme les Grèves-d’en-bas, ne sont pas conseillés pour les novices sans encadrement. Près de 300 surfeurs gravitent autour de ce spot. Combien resteront si le projet éolien voit le jour ? En tout cas, Maël Soulaine est catégorique :  » On a un paysage fabuleux, une vague magnifique, et un club qui marche. En plus, je ne pense pas que ces éoliennes soient rentables. Mais s’ils finissent par mettre le parc éolien en place, je partirai m’installer ailleurs.  »

Manuella Binet

 

 

Communiqués de presse

La « Mer en débat », l’État doit revoir en urgence sa stratégie sur l’éolien en mer  11 mars 2024

Dénonçant les manquements graves relevés par les scientifiques dans la stratégie de déploiement de l’éolien en mer sur nos littoraux, les quatre associations Sea Shepherd France, Gardez les Caps, Défense des Milieux Aquatiques et Wild Legal lancent une procédure de “recours en carence fautive” visant à contraindre l’État à revoir en urgence sa copie sur l’éolien en mer.

Le parc éolien de Saint-Brieuc, dont la construction a été menée jusqu’au bout malgré l’impossibilité de compenser certains impacts pourtant irréversibles pour les écosystèmes locaux, illustre dramatiquement cette carence de l’État.

LIRE LE COMMUNIQUE : 4 ONG déposent un recours 2024-03-11

Gardez les Caps


La « mer en débat », un débat détourné par la filière renouvelable ?  2 mars 2024

Depuis le 20 novembre 2023, la révision des documents stratégiques de façade (DSF) qui vont déterminer les implantations éoliennes en mer pour les décennies à venir (proposition de l’État: 45 GW / une cinquantaine de centrales éoliennes) est soumise à la consultation publique.

Trois mois après le lancement du débat public, soit deux mois seulement avant sa clôture, il n’y a toujours pas de cartographie précise pour la façade NAMO (NordAtlantiqueMancheOuest). Sur le site de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), seule figure la cartographie globale des zones dites propices à l’éolien en mer éditée par le SHOM.

Par contre, le 29 février, La CNDP publie la cartographie idéale du lobby éolien, France renouvelables et le Syndicat des énergies renouvelables (SER) sous la forme d’un dossier de 24 pages, qui aurait du prendre la forme réglementaire d’un cahier d’acteur dont le nombre maximum de pages autorisé est de 4 pages.

Avec ce nouveau débat public, on avait pu croire à un véritable élan sur le front de la concertation publique. Las ! Au premier obstacle, le gouvernement se dérobe et la mise en scène de la concertation publique se poursuit imperturbablement.

Préserver la biodiversité marine et les paysages littoraux : oui bien sûr ! mais en fait non.

LIRE LE COMMUNIQUE : La mer en débat 2024-03-02

Gardez les Caps


Le Conseil d’État invalide l’attribution et l’exploitation du projet d’éolien industriel en baie de Saint- Brieuc. Il donne raison à Gardez les Caps. 3 juillet 2019

Sans surprise, le rapporteur public, maître des requêtes au Conseil d’État, a demandé le 3 juillet l’annulation des arrêtés permettant au consortium anglo-espagnol Ailes-Marines d’implanter et d’exploiter 62 éoliennes dans la baie de Saint- Brieuc.

LIRE NOTRE COMMUNIQUE : Gardez les Caps Communiqué 4 juillet 2019

Gardez les Caps


Lettre du Collectif PULSE au président de la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale, Julien Aubert,

LOGO PULSEsur l’impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements, et sur l’acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

TELECHARGER LA LETTRE DE PULSE Lettre Commission Aubert 14 juin 2019


Communiqué du Collectif Défense de La Mer (St-Nazaire)

Logo Défense de la Mer18 mai 2019. St-Nazaire Communique Défense de La Mer 18 mai 2019

 » Quant aux défauts de conception, le premier vient de l’Etat lui-même : c’est le choix de la zone du projet sur le Banc de Guérande, alors qu’il serait possible de la reculer tout en restant dans la zone propice définie initialement par le Préfet, pour un moindre coût et un moindre impact environnemental. »


Communiqué du Collectif PECHEURS ARTISANS 

Logo Pêche Artisanale14 mai 2019 Collectif PECHEURS ARTISANS 14 mai 2019

Demande d’audition à la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’impact économique, industriel, et environnemental des énergies renouvelables présidée par Monsieur Julien Aubert


Communiqué du Collectif PECHEURS ARTISANS 

Logo Pêche Artisanale1er mai 2019 Collectif PECHEURS ARTISANS 1er mai 2019

Les pêcheurs artisans s’unissent pour dénoncer l’éolien industriel sur les zones de pêche artisanale. Trois plaintes ont été déposées à Bruxelles.


Lettre ouverte à Monsieur Nicolas Hulot  

Ministre d’Etat, Ministre de la Transition écologique et solidaire

«  Les océans régulent le climat, nourrissent des millions de personnes chaque année, produisent de l’oxygène, sont l’habitat d’un incroyable ensemble de faune et de flore, nous fournissent des médicaments importants, et tellement plus encore ! »   (site des Nations unies, World Oceans Day)

La Baie de Saint-Brieuc est menacée d’une destruction inacceptable de son écosystème marin riche et protégé, par un gigantesque projet d’éolien industriel.

TELECHARGER   Lettre à Nicolas Hulot 22 octobre 2017


Plainte à la Commission européenne  

Les projets d’éolien en mer français autorisés sur la façade Manche-Atlantique sont tous en contradiction avec les politiques de protection de l’environnement marin. Pêcheurs et Associations s’unissent pour dénoncer les infractions de l’État français aux directives européennes dans le développement de l’éolien en mer.

Une plainte a été déposée le 13 juin 2017 auprès de la Commission Européenne pour infractions au droit communautaire.

TELECHARGER le communiqué  GLC Communiqué Plainte UE 2017-07-04

Gardez les Caps manif


FED27 juin 2016 – Fédération Environnement Durable (FED)

Eolien offshore français : un scandale d’Etat

Par décision du Ministère de l’Environnement six chantiers éoliens en mer ont été programmés le long des côtes de la Manche et sur la façade atlantique : Le Tréport/Dieppe, Fécamp, Arromanches/Courseulles, Saint-Brieuc, Saint-Nazaire/La Baule, les îles d’Yeu et Noirmoutier.

Pourtant les quatre débats et enquêtes publiques qui ont déjà eu lieu, ont montré une très large opposition de la population qui s’est interrogée sur les enjeux environnementaux, sur les problèmes de sécurité de navigation maritime, et surtout sur l’avenir de la pêche professionnelle et du tourisme…, autant d’arguments en accord avec les préoccupations avancées par le Ministère de l’Environnement, de l’Energie, et de la Mer.

Le plus choquant a été l’absence totale d’une analyse économique de ces programmes outrageusement coûteux dans des régions où les principales ressources économiques proviennent du littoral. Combien d’emplois en mer et à terre perdus, pour combien d’emplois gagnés ? Quel sera le montant global en milliards d’euros que l’Etat et les régions devront verser pour réaliser les aménagements portuaires et construire les nouveaux réseaux électriques nécessaires à l’implantation de ces complexes industriels ? Enfin et surtout, quelles en seront les conséquences sur le montant des factures d’électricité des Français ?

En dépit de l’absence d’étude économique, les commissaires enquêteurs ont rendu des avis favorables (en attente à St-Brieuc et Yeu-Noirmoutier) et les autorisations préfectorales tombent les unes après les autres,  montrant qu’en réalité ce programme d’Etat avait été « ficelé » à l’avance dans les ministères, que les consultations n’étaient que de façade, s’apparentant en fait à une vaste opération de désinformation et d’enfumage pour tromper élus, citoyens, et médias, afin d’obtenir leur adhésion à des projets industriels que les enjeux énergétiques français ne justifient pas. Tout était joué à l’avance, au mépris de la vraie démocratie et au prétexte  de produire une énergie propre, non polluante, gratuite. Il était question de développement économique, de soutien à des investisseurs français tels Areva, Alstom, EDF, et surtout de création de dizaines de milliers d’emplois.

Quel est le bilan aujourd’hui ?

 De la propreté de cette énergie et de son incidence sur la santé des populations

Energéticiens, experts, scientifiques, tous reconnaissent aujourd’hui que l’électricité  intermittente et aléatoire produite par les éoliennes doit être relayée  par des centrales thermiques polluantes à charbon, lignite, gaz, et même gaz de schiste dans le futur.
Une publication récente dévoile que la pollution par les particules de carbone causerait 48.000 décès en France. 3000 MW d’éoliennes en mer vont contribuer à augmenter les risques sanitaires pour la population. Sans oublier la dissolution dans les eaux marines des anodes sacrificielles des éoliennes, 15 tonnes d’aluminium et de zinc par éolienne, qui vont contaminer aux métaux lourds toute la chaîne alimentaire. Ni l’exportation en Chine de notre pollution, une éolienne du type Adwen contient 430 kg de terres rares dont la production hautement toxique pollue des régions entières de Chine.

Des conséquences sur l’environnement marin

L’effet cumulé et transfrontalier des emprises éoliennes et de leurs installations connexes sur les écosystèmes, les ressources halieutiques, les mammifères marins et les oiseaux pendant les périodes de construction, d’exploitation et de post exploitation, n’a pas été étudié. Les complexes éoliens en mer vont dresser une barrière industrielle sur plusieurs milliers de km de linéaire côtier. Aucun examen global des nuisances, pollutions et autres perturbations n’a été fait : les études d’impacts environnementaux obligatoires sont réalisées projet par projet, sans prise en compte des projets en amont ou en aval. Aujourd’hui, personne ne peut garantir que l’effet cumulé de ces usines électriques en mer ne sera pas catastrophique pour l’environnement et les hommes.

De la gratuité

Les consommateurs français ayant légitimement cru à une électricité du vent propre et gratuite, ne vont-ils pas se révolter lorsqu’ils apprendront qu’EDF sera dans l’obligation d’acheter sur ordre de l’Etat cette  électricité offshore à plus de 22 centimes d’€uro le kWh ? 22 centimes d’€uro signifie qu’EDF la revendra aux particuliers plus de 30 centimes d’€uro le kWh, alors que sur le marché spot, le prix de l’électricité se négocie au jour le jour en dessous de 3 centimes d’€uro le kWh, soit 10 fois moins. Cette manipulation de l’opinion pour dissimuler la réalité du coût de l’éolien en mer,  est porteuse de conséquences sociales très graves. Qu’adviendra-t-il des 8 millions de ménages les plus défavorisés dont le nombre augmente jour après jour, quand leur facture d’électricité sera si élevée qu’ils ne pourront plus la payer ?

 Des emplois et des usines créés en France

Depuis plus d’une décennie pour  imposer ce programme , l’argumentaire des gouvernements successifs relayés, par l’agence de maitrise de l’énergie (ADEME), est basé sur le développement d’une filière industrielle française et sur la création d’emplois : « qu’il permettrait à une ou plusieurs sociétés de notre pays de fabriquer industriellement en France des  éoliennes, que ces usines seraient implantées sur le sol de notre pays et qu’elles créeraient des dizaines de milliers d’emplois »

Aujourd’hui le scénario le pire s’est produit : les deux sociétés qui devaient relever ce défi, Alstom et Areva, ont fait  fiasco : (1) 
Alstom, un des plus remarquables fleurons de l’industrie française a été vendu à l’américain General Electric. AREVA a fait faillite dans l’éolien maritime.

Des infrastructures portuaire et annexes pour les usines éoliennes

Qu’en est-il du développement de plateformes portuaires à Cherbourg et au Havre qui devaient accueillir l’implantation d’usines éoliennes ? Aujourd’hui, tous les élus qui ont mis en avant la création de ces usines et des emplois associés pour faire accepter les projets éoliens sur leur territoire, peuvent en effet être inquiets. Tel le président de la région Normandie qui s’interroge à juste titre du respect des engagements pris par le gouvernement en 2012. « Qu’en sera- t-il des rêves normands de création de 10.000 emplois ? ».  A quoi servira le lycée à vocation éolienne de Fécamp inauguré par Hervé Morin pour tenter de déjouer la supercherie ? Depuis plus de 15 ans, les industriels de l’énergie du vent, regroupés dans les puissants et omniprésents syndicats France Energie Eolienne (FEE) et Syndicat des Energies Renouvelables (SER), ont promis la lune et pratiqué le chantage à l’emploi, pendant que sur le terrain, les riverains des projets constatent des mensonges perpétuels et les dénoncent sans relâche.

 Des nouvelles décisions gouvernementales ubuesques

En dépit de l’opposition maintes fois réaffirmée des économistes, des défenseurs d’une vraie écologie, des marins pêcheurs, de nombreux élus, des associations, et des riverains, Madame la ministre Ségolène Royal maintient son engagement acharné  à la réalisation du projet Dieppe / Le Tréport arguant de l’opportunité de faire émerger une filière industrielle en France qui entrainera des retombées économiques pour tout le littoral. Quelle perspective industrielle ? Quelles conséquences économiques au moment où Areva s’étant retiré de l’éolien cherche désespérément un repreneur étranger pour sa participation dans Adwen ? Plus surprenant encore, Madame la ministre  annonce le lancement d’un troisième appel d’offres éolien en mer, alors que tous les feux sont rouges. La France n’a aucune expérience dans la production d’énergie électrique en mer, Areva  et Alstom sont hors course. Ubu roi n’aurait pas fait mieux. La première zone retenue pour ce nouvel appel se situera au large de Dunkerque en concurrence avec 18 autres. Il en reste ainsi 17 à pourvoir entre Dunkerque et Bayonne d’une part, et le pourtour méditerranéen d’autre part. Quatre seraient déjà en première ligne.
Pour gruger des élus il est impossible de faire mieux.

Au moment où de nombreux pays suppriment les subventions aux énergies renouvelables (éolien, solaire), où les critiques sur la politique européenne de la transition énergétique se multiplient, tant en Allemagne qu’au Danemark ou au Royaume-Uni, le Président de la République François Hollande et le gouvernement du Premier ministre Manuel Valls,  ferment  les yeux, et continuent à développer aveuglément l’éolien en mer, gouffre financier pour le consommateur français, investissement rentable pour les exploitants allemand, espagnol et américain qui ne créeront pratiquement aucun emploi sur le sol français.

Après avoir programmé le massacre de la France par 20.000 éoliennes terrestres géantes importées d’Allemagne et du Danemark, nos dirigeants ont désormais décidé de saccager un littoral jusqu’ici préservé, au mépris de l’économie locale et de la protection indispensable de l’océan. La pêche professionnelle, le tourisme balnéaire, la plaisance, la biodiversité, sont ignorés. Le charme vivant, pittoresque, ressourçant, des rivages, des plages, des ports, des falaises, des dunes, des côtes rocheuses, des grands horizons marins, va être irrémédiablement détruit par des barrières de structures métalliques surdimensionnées, polluantes, et sans âme. L’espace marin libre va être privatisé. La démocratie est niée. Quand les Français prendront conscience que le pouvoir politique s’est joué de leur confiance, l’équilibre social sera rompu et les citoyens ne lui pardonneront pas que l’argent prélevé sur leurs factures d’électricité ait servi à faire tourner des usines et des emplois hors de France.

Le gouvernement n’en est pas à son premier diktat. Il s’agit ici d’un véritable « 49.3 » maritime.

Hervé Texier, Vice-président FED
Jean-Louis Butré, Président FED

Télécharger et lire l’article complet publié par Economie Matin : FED Eolien offshore 27 juin 2016


Gardez les Caps

8 juin 2016

Chronique d’un projet éolien bâclé en baie de Saint-Brieuc, conduit à marche forcée en faisant fi des impacts environnementaux

En 2012 l’Etat procède au choix unilatéral de la zone d’implantation d’un parc éolien en mer en baie de St-Brieuc : 180 km2 sont précisément préemptés au centre de la baie, sans étude préalable d’impacts environnementaux et sans débat public. La zone empiète intégralement sur le gisement classé de coquilles St-Jacques appelé « Grand Large » et rase une Zone de Protection Spéciale Natura 2000, frontière administrative formelle. Un recours judiciaire est en cours par notre association Gardez les Caps pour infraction à la législation en vigueur.

Ailes Marines est désigné lauréat de l’appel d’offres, alors que l’un des concurrents, NASS & WIND, arrivait en tête selon les critères de pondération prévus par le Code de l’Energie et précisés dans l’appel d’offres : ce choix arbitraire a été relevé par la Cour des Comptes. Un recours judicaire est en cours par NASS & WIND.

En 2014, le Débat Public est organisé sans présentation d’études d’impacts environnementaux, privant ainsi le public de données déterminantes pour forger son opinion.

Ailes Marines hésite alors sur la nature des fondations des aérogénérateurs, annonçant des fondations « gravitaires » en remplacement des fondations « jackets » de sa réponse à l’appel d’offres, puis se rétracte, revenant aux fondations « jackets » sous la pression des pêcheurs et des élus.

En 2015, Ailes Marines modifie son projet initial (*) présenté lors du débat public, invoquant des difficultés majeures pour les travaux d’installation : conditions climatiques difficiles, géologie hétérogène et aléatoire des sous-sols marins. Dans le même temps, AREVA annonce un « projet » d’aérogénérateur de 8 MGW.
(*) 62 éoliennes de 8 MW et 216m de hauteur, au lieu de 100 éoliennes de 5 MW et 175 m de hauteur.

Le coût de l’investissement initial est largement dépassé (+ 25%), atteignant 2,5 milliards d’euros hors coût de l’atterrage réalisé par RTE, de l’ordre de 200 millions d’euros annoncés.

Le fournisseur des aérogénérateurs devient ADWEN (co-entreprise GAMESA-AREVA) en raison des changements de stratégie d’AREVA résultants de ses difficultés financières. Le projet d’aérogénérateur AREVA 8 MW n’existait que sur le papier au moment de son annonce. A ce jour, le prototype industriel permettant de vérifier les conditions de fonctionnement en situation réelle est annoncé au mieux en 2017. Il présente ainsi un risque sérieux technologique, de sécurité et de calendrier. Qui plus est, le fournisseur final des aérogénérateurs est inconnu aujourd’hui compte-tenu des accords existants entre GAMESA et SIEMENS interdisant à GAMESA de concurrencer SIEMENS.

Début 2016, le Préfet organise une Enquête Administrative demandant aux Conseils Municipaux du littoral de la baie de se prononcer sur le projet, alors que les études d’impacts environnementaux ne sont toujours pas publiées et que l’Enquête Publique n’a pas encore eu lieu.

A ce jour, aucune information n’est fournie sur l’aménagement du port de St-Quay-Portrieux choisi comme base de maintenance : cet aménagement ne fait l’objet d’aucune planification dans le calendrier du projet présenté par Ailes Marines fin 2015.

Aucune information précise ni confirmation n’est fournie sur la nature des 140 emplois à temps partiel annoncés, ni sur la part d’emplois locaux. La Cour des Comptes avait d’ailleurs relevé que les chiffres d’emploi annoncés par les industriels de l’éolien n’avaient pas été validés par les services de l’Etat.

Enfin, il apparaît que le développement d’une filière française à l’export, annoncé à l’origine du projet, semble bien compromis compte-tenu des restructurations industrielles et financières en cours ainsi que du retard français dans ce domaine.

Le projet éolien en baie de St-Brieuc présente aujourd’hui tellement d’inconnues qu’il est urgent d’attendre. Lancer dans un mois une enquête publique serait faire preuve de la part de l’Etat d’une totale inconscience et d’un parfait mépris des citoyens en général et des costarmoricains en particulier.

Télécharger le communiqué :  Gardez les Caps CP 2016-06-08

Gardez les Caps

LETTRE au Préfet des Côtes d’Armor – 8 juin 2016

Monsieur le Préfet des Côtes d’Armor
1 place du Général DE GAULLE
22 000 SAINT-BRIEUC

Le 8 juin 2016

Objet : Notre question concernant le projet éolien en mer en baie de St-Brieuc

Monsieur le Préfet,

Permettez-nous de vous faire part de nos nouvelles observations puis de notre question concernant le projet de construction du complexe éolien « Ailes Marines » en Baie de Saint-Brieuc, auquel nous sommes opposés depuis l’origine et qui révèle encore aujourd’hui son immaturité.

En effet, tant sur le plan technique qu’économique, nous sommes dans l’incertitude la plus totale.

Sur le plan technique, sous réserve de vérification des faits annoncés opportunément ces jours-ci, ADWEN (coentreprise AREVA-GAMESA) vient tout juste de sortir de ses cartons la fameuse turbine 8 MW tant attendue, pour tests en laboratoire. Le prototype industriel permettant de vérifier les conditions de fonctionnement en situation réelle est annoncé au mieux en 2017.

Aujourd’hui dans le monde, seule VESTAS, coentreprise dano-japonaise dispose d’un prototype industriel 8 MW en test à Osterild au Danemark. SIEMENS vient de certifier son prototype de 6 MW.

Le prototype VESTAS est équipé de pales de 80 mètres de longueur et monté sur un mât de 105 mètres, alors que le projet « ADWEN – AILES MARINES » comporte des pales de 90 mètres de longueur, et un mât de 135 mètres. C’est une toute autre dimension, un tout autre challenge dans un calendrier très tendu, qui ne permettra pas de bénéficier d’un retour d’expérience sérieux en exploitation réelle.

N’oublions pas par ailleurs les inconnues à venir pour la construction, forages et installation en haute mer, dont les conditions climatiques difficiles et la géologie hétérogène et aléatoire des sous-sols marins avaient été exposées par Ailes Marines pour justifier des modifications substantielles apportées à son projet initial.

L’incertitude prévaut également en matière des réorganisations juridico-économique en cours, en présence des difficultés d’AREVA avec son désengagement de l’éolien, des liens juridiques entre GAMESA-SIEMENS qui devraient impacter l’actionnariat d’ADWEN : au final qui, d’ADWEN, de SIEMENS, de GENERAL ELECTRIC, va financer et construire ce complexe éolien ? Notons que, si SIEMENS emporte la partie, la turbine de 8 MW d’ADWEN serait de facto abandonnée.

Dans ces conditions actuelles d’incertitudes, aucun investisseur ni Maitre d’Ouvrage sérieux ne s’engagerait dans un tel projet, alors que la partie industrielle et financière semble échapper à leurs promoteurs, l’Etat et Ailes Marines.

Aussi, Monsieur le Préfet, afin d’éclairer le public, nous vous prions de nous indiquer les conditions contractuelles permettant au Maître d’Ouvrage et/ou à l’ETAT de se désengager, ainsi que les conditions financières correspondantes, dans l’hypothèse où le projet n’aboutirait pas techniquement.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de ma haute considération.

Pour le Conseil d’Administration,
Rémi LOYER, Président.
PJ : Chronique d’un projet éolien bâclé en baie de Saint-Brieuc

Télécharger la lettre :  Gardez les Caps Lettre au Préfet 2016-06-08


COMMUNIQUE – 27 février 2016 – CRPMEM de Haute-Normandie

CRPMEM Haute Normandie 27 Février 2016Non et toujours non au projet de parc éolien Dieppe-Le Tréport

Histoire d’un projet non concerté ou la négation d’une profession emblématique …
En juin 2014, la société « éoliennes en mer Dieppe-Le Tréport » a remporté le 2ème appel d’offres lancé par l’Etat sur cette zone non-concertée. A l’origine, ce projet avait été lancé en 2005 sans aucune concertation avec les professionnels de la pêche.

Un premier débat public avait déjà eu lieu en 2010 sur ce projet. A l’époque le projet n’était pas issu d’un appel d’offre de l’Etat. A l’issue du débat, les oppositions restaient nombreuses et la majorité des soutiens étaient conditionnés aux retombées financières.

En 2011, un premier appel d’offre avait été déclaré infructueux par la Commission de Régulation de l’Energie car le prix de l’électricité avait été jugé trop élevé. En 2015, le projet soumis à débat public fut sensiblement le même et le nombre d’éoliennes plus faible ne diminue pas la surface de la zone occupée et les pouvoirs publics s’entêtent sur cette zone. La Commission du Débat Public avait conclu « qu’il apparait légitime que l’Etat étudie de manière approfondie le potentiel de la zone proposée et les contraintes qu’elle pose, afin de pouvoir comparer les avantages et inconvénients d’un maintien de la zone du Tréport et d’un déplacement du parc à l’ouest du chenal de Dieppe ». Les conclusions de la CNDP démontrent bien l’incompréhension face au maintien de la zone. Le constat du manque d’éléments pour respecter le principe du débat public est posé.

11 ans de discussions stériles, 2 débats publics et 2 appels d’offre ont donc été réalisés sur la zone, ce qui démontre bien l‘incohérence du projet ! L’attribution de l’appel d’offre par l’Etat ne préjuge en rien de l‘obtention des différentes autorisations administratives obligatoires !
Les pêcheurs de la façade Manche Est restent fermement opposés au parc éolien de Dieppe/Le Tréport.

Pourquoi ?
– manque de concertation,
– zone particulièrement riche en poissons,
– zone d’intérêt éco-halieutique,
– zone convoitée par tous types de pêche et concentre l’activité de 100 navires pour la Haute-Normandie et le Nord Pas de Calais/Picardie avec une dépendance très forte pour certaines périodes (jusqu’à 100% de dépendance à certaines périodes pour certains navires),
– enjeux de sécurité peu compatibles avec l’activité de pêche (la préfecture maritime ne peut clarifier aujourd’hui le maintien des principes de pêche au sein de la zone),
– l’énergie produite par les éoliennes en mer nécessite des moyens de production complémentaires d’une puissance équitable.

Atteinte grave à l’environnement et au secteur de la pêche !! Au bout de plus de 11 ans de discussions, de non-concertation, de martelage médiatique de la part du promoteur, le secteur de la pêche résiste et signe contre ce projet ahurissant !
Pêcheurs Dieppe-Le Tréport JPEG

 

 

Télécharger le communiqué  CP CRPMEM Haute Normandie 27 Février 2016


 

 

 

 

 

 

 


 

FEDCOMMUNIQUE – 14 janvier 2016 – Fédération Environnement Durable (FED)

Feu vert à la profanation du cimetière marin d’Arromanches et des plages du débarquement.

Au mépris de l’opposition d’une majorité des participants, la Commission d’Enquête publique a rendu un avis favorable au projet de « Parc éolien marin de Courseulles-sur-mer » composé de 75 éoliennes géantes.

En donnant son feu vert à ce parc éolien qui s’étendra sur 50 km², cette commission gouvernementale a donné son accord à la profanation du cimetière marin d’Arromanches et au saccage des plages du débarquement où, le 6 juin 1944, des milliers de soldats ont donné leur vie pour sauver la France et l’Europe de la tyrannie.

La commission du gouvernement avait à choisir entre la collaboration avec les promoteurs éoliens et l’honneur de la France. Elle a choisi la collaboration, et la France aura le déshonneur.

Green light for the desecration of the marine cemetery of Arromanches located in the middle of the D-Day beaches

In defiance of the opposition of the majority of participants, the « National Public Debate Commission » gave a favorable opinion to the « Courseulles offshore wind farm » of 75 offshore giant wind turbines.

In giving the green light for this wind farm covering 50 km², the commission of the Government agreed to the desecration of the marine cemetery of Arromanches and the despoiling of the D-Day beaches, where on 6th June 1944, thousands of soldiers gave their lives to save France and Europe from tyranny.

The government commission had to choose between cooperating with the wind farm promoters and the honor of France. They chose collaboration and France will have the dishonor.

http://fed-info.org/joomla/index.php?option=com_acymailing&ctrl=archive&task=view&mailid=370&key=cW9s44D6&subid=73955-e70c868101d71b9a87a50f7ac0fbd2bf&tmpl=component


COMMUNIQUE – 20 août 2015 – ROBIN DES BOIS

http://www.robindesbois.org/communiques/mer/environnement/2015/exces-de-vitesse-pour-l-eolien-offshore.html

Excès de vitesse pour l’éolien offshore

Les enquêtes publiques pour les zones industrielles éoliennes se déroulent dans des conditions hétéroclites et incohérentes.

Pour le site de Saint Nazaire, estuaire de la Loire, le dossier est consultable du 10 août au 25 septembre.
Pour le site au large de Courseulles-sur-Mer, Baie de Seine, le dossier est consultable du 10 août au 10 octobre.
Pour le site au large de Fécamp, Pays de Caux, le dossier sera consultable du 1er septembre au 8 octobre.

Etant donné la complexité, la nouveauté, la difficulté de reconstituer les effets cumulés des 3 projets sur les oiseaux, les poissons et les mammifères marins et les inégalités d’information, voire les contradictions entre chacun des 3 dossiers, Robin des Bois a aujourd’hui demandé aux autorités compétentes d’étendre à 2 mois la durée de toutes les enquêtes publiques. Cette demande de prorogation et d’homogénéisation est conforme à l’article R 123-6 du Code de l’Environnement et à l’importance stratégique des 3 projets qui consacrent l’industrialisation de la mer, l’appauvrissement volontaire de ses richesses et ressources biologiques et l’expropriation des pêcheurs et autres usagers.


COMMUNIQUE – 10 août 2015 – GARDEZ LES CAPS

Plus de monde au Val-André le 8 août pour écouter l’association Gardez les Caps, qu’en juillet dernier à Erquy  pour écouter le porteur de projet Ailes Marines

300 personnes, 10 associations bretonnes et 4 associations nationales sont venues samedi au Guémadeuc, pour assister à la conférence donnée par l’Association Gardez les Caps, sur invitation de l’A3PVA (Amicale des Pêcheurs Plaisanciers de Pléneuf-Le Val André).

L’association a introduit le débat en rappelant que la France n’a pas besoin de sources d’énergie supplémentaires, puisqu’elle est exportatrice nette d’électricité. De surcroît, EDF est engagée actuellement dans un programme lourd de maintenance et d’amélioration des centrales nucléaires visant à garantir leur fonctionnement pour les 20 prochaines années (50 milliards d’euros, 50 000 emplois créés en 5 ans).

Il convient néanmoins de rechercher des sources d’énergie alternatives dans la perspective d’une diminution de la part du nucléaire en France, selon la loi de transition énergétique. Mais, terrestre ou marin, l’éolien est par nature une source d’énergie intermittente, comme le solaire, et qui plus est imprévisible donc ingérable. C’est ce qu’a démontré André Lenski, rappelant par ailleurs que la France est le meilleur élève de l’Europe, puisque plus de 80% de sa production d’électricité, nucléaire et hydraulique, ne produit pas de CO2 et ne participe donc pas à l’effet de serre.

Jean-claude Moreau a ensuite démontré en utilisant les lois incontournables et irréfutables de la physique et de l’optique, que contrairement aux allégations et démonstrations du porteur de projet, les éoliennes de 216 mètres de haut seront visibles dans toute la baie de Saint-Brieuc, et au-delà, jusqu’à Saint-Malo et Jersey. Par exemple, vues de la plage de la Ville-Berneuf, les éoliennes apparaitront sur l’horizon à une hauteur égale ou supérieure à celle du cap d’Erquy !

Hors l’agression visuelle, c’est bien évidemment toute l’industrie touristique (2ème source d’activité des Côtes-d’Armor avec plus de 10 000 emplois) qui va pâtir de cette transformation d’un paysage naturel en paysage industriel, et en second lieu, l’artisanat, le foncier, etc.

Poursuivant sur les conséquences environnementales, André Lenski a rappelé les informations données par Ailes Marines : pour l’instant, il n’y a pas d’étude d’impact effectuée, et le « point zéro » aujourd’hui réalisé, concernant les poissons, les mammifères marins, les oiseaux,… n’est pas complet.

Le porteur de projet refuse de fournir les données brutes de comptage des populations animales aux associations ornithologiques.

Des études seraient menées sur l’impact des sons et infrasons sur ces populations, mais le porteur de projet a « oublié » de les diffuser.

Les particules de boue, sédiments, etc. créées par les forages des puits destinés à recevoir les fondations des éoliennes (4 puits par éolienne, 62 éoliennes, + la sous-station électrique + le mât de mesure) ne seront pas reprises pour être traitées comme des déchets, mais redescendront par diffusion et gravité jusqu’au fond de la baie, créant ainsi une épaisse couche sédimenteuse stérile : aucune vie (coquilles, palourdes, praires, algues, maërl, etc.) ne résistera à cet enveloppement.

Enfin rien n’est dit sur les 60 000 à 100 000 oiseaux migrateurs contraints de traverser cette zone : certaines statistiques en éolien terrestre font état d’un oiseau par jour et par éolienne, soit pour la baie de Saint-Brieuc 20 000 oiseaux par an …

Le Président Rémi Loyer a rappelé que Gardez les Caps a engagé plusieurs recours en justice contre le projet. Puis il a exhorté l’assistance à s’unir autour des nombreuses associations environnementales qui luttent contre les éoliennes. 10 associations bretonnes et 4 associations nationales étaient présentes à cette réunion, dont la représentante du collectif PULSE arrivant directement du Tréport, Catherine Boutin. Cette dernière a indiqué que tous les élus locaux, les associations, les offices du tourisme, les syndicats de pécheurs du Tréport étaient regroupés dans une même lutte contre un projet identique au nôtre. Ce n’est pas le cas en baie de Saint-Brieuc, puisque un seul élu, l’adjoint au maire de Planguenoual, était présent à cette réunion, alors que tous avaient été conviés.

Jean de La Motte, s’exprimant au nom de la SPPEF a dénoncé une Administration qui ne répond plus aux injonctions de la Commission d’Accès aux Documents Administratifs, qui refuse la transparence sous prétexte  du secret des affaires, qui porte un projet contrevenant à toutes les lois et  les conventions internationales  que la France a signées : loi sur l’eau, la biodiversité, la protection des oiseaux et  des mammifères marins. Des textes qui sont modifies pour exonérer l’éolien  de tout contrôle sur les infrasons et les ultrasons, pour permettre l’éolien terrestre à 1km du rivage et l’offshore à 11 km comme au Tréport, à Saint-Nazaire, ou à l’Ile d’Yeu.

Rappelant qu’en un mois, 10 projets éoliens ont été annulés en France, les associations ont conclu : « Rien n’est perdu, il n’est pas trop tard pour faire annuler un projet pharaonique inutile et désastreux ».

La conférence a été suivie d’un large débat, riche et constructif, entre l’assistance, les conférenciers, et les représentants des autres associations, débat qui a duré pratiquement une heure.

Télécharger le communiqué ici : Gardez les Caps CP 2015-08-10


COMMUNIQUE – 24 juillet 2015 – Fédération Environnement Durable (FED)

Proposé à la tête du géant RTE (1), qui est le député François Brottes ?

François Brottes (2) est le porte-parole de l’industrie éolienne en France. Il est personnellement et à plusieurs reprises intervenu pour réduire la zone de protection entre habitations et éoliennes, soucieux d’offrir le plus grand territoire possible à ses promoteurs. Il a montré qu’il soutient avec constance les intérêts des promoteurs éoliens au détriment de ses concitoyens, au mépris de leurs plaintes.

François Brottes est le promoteur de la doctrine énergétique éolienne et des mesures pour faciliter les implantations au plus proche des habitations, notamment le maintien du seuil inhumain de 500 mètres, rétablissant ainsi la plupart des dispositions que le Sénat avait supprimées et qui étaient destinées à protéger la santé de riverains victimes des parcs éoliens.

En faisant légalement retenir à ce sujet le principe de décisions prenant en compte les seules études d’impacts élaborées par les cabinets d’études choisis par promoteurs, il laisse les communes sans contre-pouvoir démocratique et les citoyens sans possibilité de contestation du choix des méthodologies et de la sincérité des conclusions retenues.

Grâce à son action personnelle, sa pratique d’une procédure législative des plus contestables, comme en fait foi la saisine hier de fait du Conseil Constitutionnel par les sénateurs, les promoteurs éoliens ont obtenu ce qu’ils demandaient, ils vont ainsi pouvoir couvrir d’éoliennes impunément, les terres agricoles, les forêts, les grands paysages, les villages de toutes les communes de France.

Pour raccorder les éoliennes, RTE, la future entreprise de François Brottes, va couvrir la France de milliers de km de nouvelles lignes à haute tension, planter des dizaines de milliers de pylônes, privant les habitants des zones rurales de leurs droits à vivre en harmonie avec leur environnement.

Comme de nombreux élus et personnalités de tous les horizons politiques, la Fédération Environnement Durable s’interroge sur l’extraordinaire coïncidence entre cette proposition de nomination à la tête de la filiale d’EDF par le Président François Hollande et la Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Ségolène Royal, et son implication personnelle pour faire voter dans la précipitation et contre l’avis du Sénat la loi sur la Transition Énergétique qui va assurer pour plusieurs dizaines d’années le business plan de sa future entreprise.

Bien qu’il n’y ait pas de commission de déontologie pour permettre le passage dans le privé d’un député ou d’un sénateur, après validation par la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), François Brottes devrait prendre ses fonctions le 1er septembre prochain.

Avec un salaire fixe voisin de 394.000 euros par an, salaire variable compris (3), son poste de Député n’était qu’un tremplin.
Félicitations

(1) RTE, Réseau de Transport d’Electricité. Chiffre d’affaires était en 2014 de 4,5 milliards d’euros C’est une entreprise de service dont la mission fondamentale est d’assurer à tous ses clients l’accès à une alimentation électrique économique, sûre et propre. RTE connecte ses clients par une infrastructure adaptée et leur fournit tous les outils et services qui leur permettent d’en tirer parti pour répondre à leurs besoins, dans un souci d’efficacité économique, de respect de l’environnement et de sécurité d’approvisionnement en énergie.

A cet effet, RTE exploite, maintient et développe le réseau à haute et très haute tension. Il est le garant du bon fonctionnement et de la sûreté du système électrique. RTE achemine l’électricité entre les fournisseurs d’électricité (français et européens) et les consommateurs, qu’ils soient distributeurs d’électricité ou industriels directement raccordés au réseau de transport.

Avec 100 000 km de lignes comprises entre 63 000 et 400 000 volts et 48 lignes transfrontalières, le réseau géré par RTE est le plus important d’Europe. RTE emploie 8 500 salariés.

(2) François Brottes :
– Un ami de François Hollande, conseiller pour l’énergie du Président pendant sa campagne électorale.
– Le président de la commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale depuis juin 2012.
– Le président de la commission spéciale sur la loi de transition énergétique.
– Le président de la commission spéciale en charge de la loi Macaron.
– Un parlementaire qui bascule dans le monde de l’entreprise en reconnaissance des services rendus.

(3) Source JDD http://www.lejdd.fr/Economie/Le-depute-Francois-Brottes-specialiste-de-l-energie-va-diriger-unefiliale-d-EDF-743502

Contact  Jean-Louis Butré, contact@environnementdurable.net
http://eolinfo.net/index.phpoption=com_acymailing&ctrl=archive&task=view&mailid=205&key6U8O66WE&subid=58005-kkZgQcegNs4Nc1&tmpl=component


COMMUNIQUE – 29 juin 2015 – Fédération Environnement Durable (FED)

Business éolien offshore : pour un bétonnage durable des fonds marins !!!

Selon les sources officielles du Ministère de l’écologie (1), pour ériger le parc offshore de Fécamp, 2 millions de tonnes de matériaux de construction divers et variés, dont 140.000 tonnes de béton, seront déversées dans la mer, à 11 km de la côte, sur des zones benthiques, point de départ de la chaîne trophique alimentaire de la faune marine.

A ce rythme les travaux pharaoniques des 5 parcs éoliens offshore du Gouvernement écologique de François Hollande nécessiteront autant de tonnes de béton, de granulats et de roches de construction diverses que le mur de l’Atlantique d’Hitler qui lui, était resté sur le littoral (2).

Ce milieu marin fragile, dont la richesse et la biodiversité devraient être protégées en priorité par le Ministère de l’écologie et du développement durable, va être avec son plein accord, méthodiquement détruit par les bétonneurs de l’écolo-business.

(1) Autorité Environnementale : Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable. Avis délibéré de l’Autorité environnementale sur le projet de parc éolien en mer de Fécamp, incluant le raccordement électrique, la base de maintenance et le site de fabrication des fondations gravitaires (76) (ref 2015/24 p10) Source Reporterre

(2) Le poids total du mur de l’Atlantique est estimé à 11 millions de tonnes.
FED, Bétonnage des fonds marins


COMMUNIQUE – 2 juin 2015 – Fédération Environnement Durable (FED)

Eoliennes, canicule, et cruelle réalité des statistiques officielles : à quand l’affichage des records minimum

Le 29 juin 2015 à 21 heures, la production totale instantanée d’électricité d’origine solaire et éolienne a été en France inférieure à 1,1%*.

Le même jour à 16 heures, les  6 000 éoliennes hexagonales étaient quasiment à l’arrêt. Elles n’ont fourni que 0,6%* de l’électricité dont la France avait besoin*.

Triste record, ces fleurons de la transition énergétique imposés à marche forcée au monde rural, sont parfaitement incapables de faire face à une  journée de canicule, les éoliennes seules n’étaient même plus capables de rafraichir leurs riverains.

Ces quelques chiffres suffisent à rappeler que l’éolien et le solaire sont fondamentalement des énergies intermittentes qui ont recours à des énergies fossiles pour subsister en l’absence de vent ou de soleil. Et comme le souligne l’Académie des Sciences dans son avis du 22 janvier 2015, la multiplication des éoliennes  « pourrait conduire à une augmentation paradoxale des émissions de gaz à effet de serre, dégradant ainsi (notre) position favorable en matière d’émission de CO2, de coût pour l’usager et de compétitivité industrielle. »

* Références, RTE, infoclimat.fr

Contact  Jean-Louis Butré, contact@environnementdurable.net


COMMUNIQUE – 18 mars 2015 – ROBIN DES BOIS – GARDEZ LES CAPS – SPPEF – FED –  BASSE NORMANDIE ENVIRONNEMENT – COLLECTIF DEFENSE DE LA MER – SOS A L’HORIZON – PROTECTION DES PETITES DALLES – NENY – PULSE – SCOPA

Eolien offshore et Energie Marine Renouvelable en question

Lettre ouverte

La multiplication des projets d’usines éoliennes offshore au long du littoral de la mer du Nord à la Méditerranée inquiète à plusieurs titres les marins, les pêcheurs professionnels, les populations riveraines, les naturalistes.

Les fondements financiers et économiques de cette option énergétique sont douteux aux yeux de nombreux experts et d’une grande partie de l’opinion publique. L’offshore éolien tente de s’imposer avec les mêmes méthodes et la même absence de débat démocratique, technique et financier que le nucléaire dans les années 70-80 ou aujourd’hui l’éolien terrestre invasif.

LIRE LE COMMUNIQUE 2015-03-18 Lettre éolien offshore Robin des Bois


COMMUNIQUE DE PRESSE – 6 octobre 2014 – GARDEZ LES CAPS

Grands Sites de France, les caps d’Erquy et de Fréhel sont menacés à 16 km de leurs côtes par une usine éolienne de 8000 hectares et d’une hauteur de 215 mètres

Le Grand Site Cap d’Erquy-Cap Fréhel (Côtes d’Armor) a accueilli ce week-end les 16èmes rencontres du Réseau des Grands Sites de France. Le communiqué de presse de ces rencontres nous rappelle officiellement que « Le Grand Site Cap d’Erquy-Cap Fréhel est un des sites les plus emblématiques de Bretagne, par la richesse de son patrimoine paysager naturel et culturel ».

Or, l’Etat envisage aujourd’hui la construction d’une usine électrique éolienne en mer par un promoteur privé (actionnaires anglais et espagnol), à 16km du site : 8 000 hectares de la baie de Saint-Brieuc réquisitionnés, 62 éoliennes de plus de 210 m de haut flashant nuit et jour, rouge/blanc tous les quarts de seconde.

Le site protégé offre un remarquable espace naturel ouvert, avec une visibilité complète de l’horizon, des paysages spectaculaires porteurs de richesse économique (environ 1 600 000 visiteurs chaque année), de richesse environnementale, et contribuant au bien être et à la qualité de vie dans les Côtes d’Armor.

Comment expliquer cette décision d’implanter une industrie éolienne dans un site dont les paysages, les écosystèmes terrestres et marins ont justifié depuis longtemps des protections nationales et européennes ?

En face des deux caps (Erquy 60m, Fréhel 70m), l’usine, d’une autre échelle avec plus de 210m de hauteur, affirmera une présence industrielle de manière agressive. L’Unesco avait demandé à l’Etat en 2012, de renoncer au projet d’usine éolienne dans la baie du Mont-Saint-Michel : « visibles même à plus de 20 km de distance – tel le parc éolien de Trémeheuc, situé à environ 23km du site » (…) considérant entre autre que « Le mouvement des hélices des éoliennes dans la journée et les lumières la nuit ont un effet préjudiciable à ce qui est considéré comme un paysage éternel de terre et d’eau ».

Accompagnant la transformation banalisante d’un paysage identitaire des Côtes d’Armor, l’atteinte environnementale sera tragique quand on connaît les nuisances associées à l’implantation et au fonctionnement d’une usine éolienne en mer (forage/bétonnage des fonds marins, pollutions accidentelles, trafic humain, pollution sonore, turbidité, destruction des habitats). Or, l’implantation envisagée pour la centrale électrique se situe entre deux espaces marins protégés Natura 2000.

En juin 2010, une mission d’étude a été mise en place par l’Agence des aires marines protégées en vue de la création du Parc naturel marin du Golfe Normand-Breton, décidé par arrêté ministériel. A cette date, le périmètre du futur parc s’étendait de la pointe de la Hague à Bréhat, protégeant les baies de Saint-Brieuc, de Saint-Malo, et du Mont-Saint-Michel. 2012, les Pouvoirs publics décident l’implantation d’un parc éolien industriel en baie de Saint-Brieuc, la limite ouest du Parc naturel n’englobe plus la baie de Saint-Brieuc, ni le cap d’Erquy, la limite administrative s’arrête désormais avant le cap Fréhel.

Les deux caps et les deux baies forment pourtant un territoire continu homogène. 300 grands dauphins (plus importante colonie d’Europe) vivent entre la baie du Mont Saint-Michel et la baie de Saint-Brieuc. Début septembre, un banc d’une centaine d’entre eux est resté plusieurs jours au large de Plérin (ouest de la baie de Saint-Brieuc). Protégés par plusieurs conventions européennes et internationales (CITES, Convention de Berne, Directive européenne ZSC), les grands dauphins sont extrêmement sensibles aux ondes sonores. Dans l’eau, les ondes sonores se propagent à de très grandes distances et ont sur les mammifères marins des effets comportementaux, des effets auditifs (surdité temporaire ou définitive), des effets physiologiques directs qui peuvent avoir des conséquences fatales. Il en va de même pour les mollusques bivalves. Hors, la construction de l’usine électrique est prévue au centre d’une zone marine dont la diversité du peuplement benthique est particulièrement riche, avec notamment le gisement naturel classé de coquilles Saint Jacques !

Cette zone est aussi une aire de migration pour l’avifaune. Depuis toujours, la baie de Saint-Brieuc est un carrefour de migration, 40 000 oiseaux de 112 espèces différentes peuvent y être observés, dont des espèces rares et menacées comme le Plongeon imbrin ou le Puffin des Baléares.

A terre, les statuts de protection de la baie de Saint-Brieuc sont nombreux : six Z.N.I.E.F.F. (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique), une Z.I.C.O. (Zone d’Importance Communautaire), deux Z.P.S. (zone de protection spéciale au titre de la directive Oiseaux), plusieurs zones Natura 2000, l’ensemble formant un vaste site protégé englobant les caps d’Erquy, de Fréhel ainsi que la baie de la Fresnaye.

Alors, force est de constater des règles de protection des sites et des écosystèmes flexibles, s’adaptant à la convoitise des acteurs économiques plutôt que de servir d’outils d’aménagement durable du territoire, des politiques publiques sans cohérence menant à la coexistence de conduites d’aménagement contradictoires.

Les grands paysages naturels sont rares en Bretagne. Massacrant l’écosystème de la baie de Saint-Brieuc, l’économie locale (pêche, plaisance, tourisme), le cadre de vie de ses habitants, le projet éolien s’inscrit en contradiction avec les politiques de préservation menées pendant des dizaines d’années, avec le label Grand Site de France, avec les millions d’euros investis pour protéger, aménager, développer. Ce projet est un exemple supplémentaire du productivisme imposé à la Bretagne au mépris de ses potentialités.


ROBIN DES BOIS, Communiqué du 6 juin 2014 Robindesbois.org

L’horizon et les plages du D-Day menacés par une zone industrielle. http://www.robindesbois.org/communiques/mer/environnement/2014/horizon-et-les-plages-day-menaces-zone-industrielle.html

La zone industrielle maritime occupera 50 km2 et sera hérissée par 75 monstres d’acier et de matériaux composites non recyclables de 150 m d’envergure. Ils culmineront à 180 m au dessus de la mer. Les fonds marins seront percés par les pieux de fondation. Les sédiments marins seront occupés par un fouillis de câbles électriques. Chaque machine pèsera au minimum 1500 tonnes. Aucune éolienne de ce type et de cette puissance, 6 Mw, n’a prouvé en condition réelle sa capacité de résistance et de productivité.

Les projets démesurés d’usines éoliennes au large de Noirmoutier, de Saint-Nazaire, de Saint-Brieuc, des plages du Débarquement, de Fécamp et du Tréport sont promus et mis en œuvre par Alstom, AREVA et EDF, ceux-là même qui ont imposé à la France le miracle nucléaire. La prudence s’impose.

Les paysages maritimes font partie du patrimoine, de la richesse et de l’attraction de la France. Les risques environnementaux, technologiques et financiers sont sous-estimés. La sécurité maritime est négligée.

Face au déluge de promesses fantaisistes, aux incertitudes techniques et financières et à la course au gigantisme, Robin des Bois réclame une pause et une réflexion objective sur la mise en place des énergies marines.